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Tsunami Addiction All Stars Night – Centre Pompidou

12 novembre 2012
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Tsunami Addiction

Depuis 2001, année de sa création, Gloria Reiko — avec le soutien des Ddamage qui lui font confiance dès le dépar —, mise sur une musique décomplexée ouvrant son label aux expérimentations musicales entre électro et rock, entre féminisme et activisme. Cette soirée leur rendait hommage dans un cadre inhabituel pour ce genre de musique. 

L’immense statue représentant le désormais célèbre « coup de boule » de Zidane Vs Materazzi trône sur le parvis du centre culturelle Pompidou. Et là une évidence m’apparait : Tsunami Addiction, c’est le coup de tronche à l’industrie du disque, aux majors et aux bienpensants. Cette soirée unique se tient dans la grande salle du centre Pompidou et offre une configuration absolument particulière à cet anniversaire. Il se dégage même une ambiance inhabituelle lorsqu’on pénètre dans l’amphithéâtre. La soirée est présentée par Patric Chiha, réalisateur autrichien, qu’on découvre tout en nonchalance et dérision. Il ponctue cette soirée d’anecdotes totalement décalées, parle des différents artistes présents ce soir de manière unique, et anime de bout en bout cette « Tsunami Addiction All Stars Night » tel un « Monsieur Loyal » underground.

La soirée propose pas moins de 9 prestations, soit autant de signatures que compte le label. La dure tache d’ouvrir les hostilités revient à Rikslyd qui vient défendre son nouvel opus « Ecotone », entre électro et beats Hip Hop, rythmes tropicaux et pop minimale.

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La jeune Norvégienne s’en sort plutôt pas mal, ce qui n’est hélas pas le cas de Mensch qui joue juste après. Les Parisiennes dont le premier album est sorti il y a quelques mois, ne semble pas trouver ses marques, et leur prestation ampoulée reste dans l’ombre, peinant à s’imposer sur un format court. Première déception de la soirée vite oubliée, grâce au duo Hypo & Edh qui nous plonge dans le Berlin des années 80, et dont la musique rappelle parfois les expérimentations électro pop d’Anne Clark. L’ambiance s’installe enfin, mais est vite plombée par l’électro minimale de Robert Denis Jr, moitié d’Haussmann. Si l’idée de son set est de faire danser, ce doit être en after… Heureusement la première bonne surprise vient juste après avec les geeks de Kid North, et leur pop nourrie de funk blanc des Talking Heads. Leur premier album « Atlas » sort en janvier prochain et pourrait clairement les imposer comme un des meilleurs espoirs de 2013.

La soirée prend enfin un tournant intéressant, et se poursuit avec un set en tout point parfait de Milkymee accompagnée à l’occasion par Caroline Geryl à la batterie. La jeune femme prouve qu’elle est aussi à l’aise en studio que sur scène, et conquiert le public en une poignée de morceaux. Son nouvel album « Borders » qui vient juste de sortir, est l’un des immanquables de cet automne. Même impression avec Claude Violante dont le premier EP sorti il y a quelques mois m’avait touché par sa fraicheur et son univers unique. La jeune Claude visiblement peu habituée à la scène semble préférer l’ombre à la lumière, cachée sous sa capuche. Elle finit malgré tout par prendre goût au live et se lâche pour le plus grand bonheur du public. On passe rapidement sur la prestation de la chatte qui ferait plutôt penser à un orgasme non consenti entre une diva punk qui ressemblait plus à une abeille drapée d’une moustiquaire rose fluo et un public partagé entre rire et incompréhension. La diva punk finit même par casser les oreilles d’une partie des spectateurs qui quittent la salle.

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Les Ddamage remettent vite les choses en place avec leur électro tapageuse. Les frères Hanak en plus d’être les piliers du label sont les vrais punks qu’on attendait, et les mieux placés pour clôturer cette soirée en apothéose. Un set incisif et inflammable où les 2 frangins sont comme à leur habitude à 200%. Les fauves sont lâchés et rien ne les arrête. La soirée se termine enfin avec le retour sur scène de Patric Chiha, accompagné des artistes du label et celle sans qui rien n’aurait jamais pu exister Gloria Reiko.

Standing ovation pour cette famille hors normes à qui on souhaite de s’agrandir dans les 10 ans à venir.

Arno Byhet
 

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