Nicolas Delprat – Quand résonne le silence – galerie Odile Ouizeman
« A la fois figuratives et abstraites, souvent de très grand format, ses peintures rappellent l’héritage des peintres impressionnistes qui par la juxtaposition de touches colorées tentaient de rendre compte d’une nature sans arrêt changeante, cherchant moins à saisir un motif que sa révélation par la lumière. Chez Delprat, c’est bien de cette lumière qu’il s’agit, évacuant le paysage pour n’en conserver que l’essence.
Si l’on distingue encore un ciel, une route, un grillage, le sujet, peint de mémoire, moins depuis le réel que depuis sa représentation, notamment par le cinéma de science-fiction, est dissous jusqu’à l’abstraction. Au particulier, l’artiste préfère le général, voire le générique, produisant des images mentales à la fois ancrées dans l’inconscient collectif par des siècles de représentation et pourtant totalement inédites.
Depuis les premières toiles de la série « Zone » commencées en 2007, l’artiste s’applique à brouiller les signaux lumineux de plus en plus fondus dans un brouillard de peinture dans lequel le spectateur est littéralement projeté. Le motif de grille qui sépare deux espaces infranchissables trouve sont pendant dans la partition des peintures de la série « Fog » par un effet d’image en miroir.
Ce brouillard insaisissable que l’artiste tente de représenter nous renvoie aux spécificités d’un médium, sans doute le plus ancien de l’histoire de l’art, seul capable sinon d’en saisir l’immatérialité, du moins de parvenir à le suggérer. Procédant par pulvérisation de peinture, les toiles de Delprat semblent capter les multiples variations de la lumière, rendant ainsi à l’image fixe une forme animée. Dans la nouvelle série des « Perspective », l’artiste reprend un terme spécifique à la peinture pour mieux la détourner.
L’artiste s’étant récemment installé en Belgique, les toiles rappellent les ciels orageux de certaines peintures flamandes où des marines de Turner. La délicatesse du traitement nous plonge au coeur de la matière pictural jusqu’à ce que le regard perçoive ce fil parcourant la toile de part en part, nous ramenant à une histoire plus récente où l’espace n’est plus ouvert à perte de vue mais clos. »
Christian Alandete
Nicolas Delprat – Quand résonne le silence
Du 8 novembre 2012 au 13 janvier 2013
Du mardi au samedi, de 11h à 19h et sur rdv
Vernissage le jeudi 8 novembre le 18h à 21h
Galerie Odile Ouizeman
10/12, rue des Coutures Saint-Gervais
75003 Paris
[Visuel : Zone 24, acrylique sur toile, 150 x 180 cm, 2012]
Articles liés
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...