Fernand d’Onofrio – Les Particules élémentaires
Ce monde intrigue Fernand d’Onofrio. Il en éprouve une certaine fascination. Dans ses grandes toiles construites à l’envers, il y appose un mouvement ondulatoire, tout comme un froissement de papier crée des reliefs. Cette forme tourne comme une force centrifugeuse d’où ces bords déchiquetés avec une ouverture centrale. Les couleurs se superposent et prédominent. Chaque pli a sa propre signification, nous dévoile sa part d’ombre et sa part de lumière, une quête intérieure. Le premier plan prend vie avant le fond, pour créer une illusion de profondeur. Des molécules flottant dans l’air comme dans l’univers sont prêtes à se métamorphoser
Fernand d’Onofrio est un artiste âgé d’une cinquantaine d’années. Il vit les premières lueurs du jour en Alsace, le jour de Noël, par un froid glacial. Eh oui ! Déjà, il se fait remarquer.
Enfant, il commence la peinture après avoir reçu le premier prix de dessin à huit ans dans son école. A 15 ans, il installe son premier atelier de fortune chez ses parents. Puis, un an après, il réalise sa première exposition. Après une vaine tentative pour entrer à l’école des Beaux Arts de Mulhouse, il subit un sentiment inique, suite à ce refus. Cela le conforte dans son désir d’apprendre par lui-même l’histoire, l’histoire de l’art, l’histoire des religions, des philosophies et de la psychologie. Il travaille avec frénésie. Pour lui, c’est un défi personnel face aux institutions. Il organise chez lui des débats sur l’Art et sa nécessité sociale. A 19 ans, il expose à Paris au Grand Palais, à la galerie Centaure, puis à Lyon…
A 23 ans, à cause de certains solvants contenus dans la peinture, il développe des problèmes de santé. De rage, il dévaste tout, ses œuvres, son atelier. Mais, pour cet être passionné, il n’est pas possible d’en rester là. Quelques mois après, au milieu de la nuit, une idée germe. Au milieu des détritus de son atelier, il se met à faire des recherches sur la nouvelle matière de synthèse, l’acrylique.
A 25 ans, en 1988, il commence son parcours par la Suisse, à Bâle. Il est souvent invité par la radio et un film lui est consacré par FR3. Inspirées par la technique de Dali, qu’il regardait à la loupe, ses œuvres sont surréalistes. Il se tourne quelque peu vers l’abstraction hyperréaliste et, un court temps, vers le cubisme.
Puis en 1991, il effectue de nombreux séjours à Philadelphie, New York et Chicago et ce pendant huit ans. Il continue régulièrement à y être demandé. Il commence sa série des « Androïdes », représentant des corps aux tendons apparents qui se meuvent, s’étirent, s’enlacent, s’élancent. On a une toute petite pensée pour Francis Bacon. Puis, il crée ses séries sur les combustions dans un enchevêtrement de corps, de mains et de tâches. S’ensuit sa série des nus aux postures naturelles. Ainsi qu’une série de compositions presque symbolistes avec une recherche sur le traitement de la matière et de la texture.
Il est présenté, en 2002 et 2003, au salon d’Art international de Madrid. Il effectue son premier voyage au Maroc en 2005, à Rabat, puis Casablanca. Il réalise une performance à Dubaï et vient à Meknès au Maroc à la demande de l’Institut Français. Là, il s’imprégne de l’environnement, tout comme les Impressionnistes. Il aperçoit dans une usine en plein air les impressions de tissus baignant dans leur jus, d’où la série « des nouveaux inquisiteurs » ces tissus torsadés qu’on essore à la sortie des bacs attenant à du métal.
Il travaille perpétuellement pour évoluer dans son style. Il aime se remettre en question. Cet artiste innove sans arrêt, toujours en quête de nouveauté, toujours en ébullition et en exploration des matières. Il trouve ses sources dans les bons et les mauvais moments. Il aime les défis, il est exigeant. Ces toiles ont beaucoup de caractères avec plein de nuances. Comme il aime à dire « Arrêter de se chercher, c’est s’atrophier. »
Ses œuvres sont empruntes de philosophie et de religion. La réflexion est longue, mais l’exécution est rapide. Déjà, il navigue vers d’autres horizons. Aussi, il nous prépare une nouvelle série de toiles. Il s’intéresse à la philosophie de Spinoza, le thème sera le panthéisme…
Elisabeth Petibon
La galerie Goldenbrain en collaboration avec Matching Numbers expose Fernand d’Onofrio au 6, rue Pierre Sémard – 75009 Paris – M° Cadet /Poissonnière L7
Vernissage en présence de l’artiste mercredi 10 et jeudi 11 octobre à partir de 18H
Inscription vernissage obligatoire par retour de mail : infos@goldenbrain.fr
Ou visites (jusqu’au 2 novembre) sur rdv par mail ou par tél :
Yannnick Le Guern 06.30.90.53.30 ou Elisabeth Petibon 06.86.40.56.72
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