Folkert de Jong – The Immortals – galerie dukan hourdequin
Cette exposition présentée à la galerie dukan hourdequin reprend l’ensemble de sculptures intitulé The Immortals réalisé par Folkert de Jong pour le Mackintosh Museum/The Glasgow School of Art dans le cadre du Glasgow International Festival of Visual Art (du 20 avril au 7 mai 2012).
L’exposition à la galerie dukan hourdequin donne lieu à l’édition d’un livre d’artiste accompagné d’un texte de Sébastien Gokalp, conservateur du Patrimoine.
« L’ensemble des Immortels condense nombre des thèmes de Folkert de Jong. Invité par la Glasgow School of Art à exposer en avril 2012, il part des créations du célèbre architecte et designer Charles Rennie Mackintosh qui conçut le bâtiment. Son univers, associé au mouvement Arts & Crafts est marqué à la fois par la standardisation et la nostalgie du travail artisanal, associant techniques traditionnelles et technologie nouvelles de la fin du XIXème siècle. Il met en scène Mackintosh et sa femme l’artiste Margaret Mac Donald Mackintosh, couple à la fois très moderne, travaillant tous les deux dans un univers d’avant-garde et en même temps très conservateur, en pleine société victorienne. La postérité retiendra d’ailleurs surtout le nom de Monsieur. Le titre de l’oeuvre est celui qu’ils donnèrent à leur groupe, appelé aussi the Four, incluant Herbert McNair et Frances, la soeur de Margaret. (…)
Ces éléments sont ensuite présentés dans d’autres lieux, comme à la galerie dukan hourdequin à Paris : « baptisés » lors de leur première Ces éléments sont ensuite présentés dans d’autres lieux, comme à la galerie dukan hourdequin à Paris : « baptisés » lors de leur première installation, ils développent leur vie ailleurs. Leur charge historique n’apparaît plus, du moins au premier abord, tant leur accoutrement semble ne rien devoir au passé.
Irritants sont les ensembles de Folkert de Jong : grimaçants, à la fois joyeux et repoussants, sans que l’on sache trop s’il s’agit d’un délire de sale gosse ou d’une mise à l’épreuve des règles de la statuaire. Ils sont d’emblée identifiables par son matériau de prédilection, le Styrofoam (et sa variante, la mousse polyuréthane). Son apparence industrielle, ses couleurs vives, sa fabrication purement chimique situent l’oeuvre dans le domaine de l’artificiel. Ce polystyrène extrudé utilisé dans le bâtiment pour l’isolation thermique et à Hollywood pour la construction de décors de cinéma réunit des qualités opposées. Très facilement taillable, sa fragilité n’est qu’apparente : en effet, sa composition chimique en fait un matériau imputrescible, avec une durée de vie bien supérieure à celle du bois par exemple. Alors qu’une grande partie des sculptures en bronze sont fondues à partir de formes réalisées en polystyrène, de Jong a toujours évité cette étape sacralisante caractéristique de l’art officiel. Le Styrofoam est créé lors de la Seconde Guerre mondiale par la société américaine Dow Chemical, qui produira l’agent orange utilisé lors de la guerre du Vietnam ; le polystyrène est vendu en Europe par l’IG Farben, qui à la même époque produit le gaz létal Zyklon B. Cette mousse est ainsi liée de manière invisible à deux pages ignobles de l’Histoire. L’oeuvre entière est sous-tendue par ce type de contradictions assumées, temporaire et joyeuse en apparence, éternelle et liée à la destruction en réalité. »
Sébastien Gokalp, extrait du texte Le Théâtre du grotesque, avril 2012
Folkert de Jong – The Immortals
Du 1er septembre au 13 octobre 2012
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Vernissage le 8 septembre de 18h à 21h
Galerie dukan hourdequin
24, rue Pastourelle
75003 Paris
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