Noel Gallagher’s High Flying Birds soigne sa première à Rock En Seine
Noel dans son jardin
En fin d’après-midi, un petit événement vient réveiller la population faussement bourgeoise de l’espace presse, gentiment installée aux quatre coins de son immense terrain de jeu. Vers 19h, une légère marée humaine se dirige vers Noel Gallagher, interviewé et pris sur le vif par des fans qui dégainent leurs smartphones pour immortaliser l’instant. “Noel, deuxième fois à Rock Seine?!” lance ironiquement un journaliste au hit-maker avant que celui-ci ne réponde: “deuxième fois oui!” avec un humour dont il est coutumier. Aucun doute, le “chief” est dans une forme olympique avant d’assurer la prestation du soir sans encombre. Oui mais voilà, si le répertoire du NGHFB passait bien lors de la tournée des salles, celui proposé lors des festivals s’avère moins reluisant en l’absence de quelques titres d’Oasis utilisés à bon escient jusque-là mais virés de la set-list, faute de temps. Dès lors, contraint de jouer la montre pour ce concert, l’ami Noel se défend avec ses armes à lui, des plus petites (If I Had A Gun, Aka… Broken Arrow) aux plus destructrices (Aka… What a Life!). Une heure durant laquelle le front-man et ses troupes assurent au maximum la promo du disque éponyme, sans néanmoins se priver de sortir quelques anciens tubes du placard au bon moment pour rassurer les fans, ravis d’entendre des versions vitaminées de Talk Tonight ou Half The World Away. Derrière ses claviers, l’inimitable Mark Rowe se charge des parties synthétiques du single The Death of You and Me, tandis que Tim Smith prend la majorité des solos à son leader, exception faite du final Don’t Look Back In Anger, présenté comme une “bonne chanson”.
Bon communiquant, pince-sans-rire, l’ancienne gloire des 90’s prend une poignée de boucs-émissaires qu’il n’hésite pas à tailler en bonne et due forme entre chaque changement de guitares (cinq utilisées au total) mais n’oublie pas de remercier la foule avec parcimonie. De l’évident Dream On à l’historique Whatever, pas de réelles surprises, juste une incitation à rendre interactif un concert débuté sur les chapeaux de roue (Everybody’s On The Run) et amplifié de quelques morceaux robotiques (Stranded On The Wrong Beach).
En fait, malgré un répertoire relativement limité du seul High Flying Birds, le Noel nouveau semble mieux dans ses clarks qu’il ne l’était au sein d’Oasis. C’est à se demander si le split de son défunt groupe dans un jardin qui est devenu le sien l’espace d’un concert n’a pas été une bonne chose pour lui… En tout cas, la légende vivante le dit lui-même: “(It’s Good) To Be Free”. Et ça, c’est déjà pas mal.
Olivier Cougot
Photo 2 par Jacob Khrist
Noel Gallagher’s High Flying Birds (PIAS)
http://www.noelgallagher.com/
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