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Les Nuits Secrètes – Retour sur un festival énigmatique

7 août 2012
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Quant à l’ambiance, elle est également aux antipodes des autres événements musicaux. Gratuité oblige, la population nordiste se déplace en masse comme pour se rendre à une fête au village en famille, affichant de larges sourires qui en disent long sur l’impact du festival sur la région. Côté musique, une programmation éclectique et quelques têtes d’affiche avec Orelsan, dEUS, Battles, Camille, Stephen Malkmus & The Jicks ou encore Club Cheval. Retour sur deux des trois jours de ce festival pas tout à fait comme les autres. 

Vendredi : Orelsan montre la voie, Battles détone !

orelsan2012_1Arrivée en milieu d’après-midi, ravitaillement et atelier découverte d’Aulnoye-Aymeries où les bénévoles s’attèlent aux derniers préparatifs. Si l’espace presse n’est pas vraiment embouteillé, la billetterie est vite prise d’assaut par des retardataires venus chercher leurs précieux sésames pour les parcours secrets. En début de soirée, la « Grande Scène » apparaît quasiment vide pour la venue du groupe Orchestra Of Spheres qui ne jouera que trois titres à cause d’une pluie diluvienne qui durera finalement plus d’une heure. Un début de festival apocalyptique donc, où le maigre public court se réfugier dans l’attente d’une éclaircie. A 21h, surprise. Après avoir trouvé refuge sous la tente d’une radio belge en se demandant si les concerts du soir seront maintenus, retour vers la même scène qui affiche complet pour la venue du rappeur Orelsan ! Une heure et demie de concert rondement mené qui fait office de détonateur pour des festivaliers qui mettent de la voix sous leurs parapluies. Après cette performance remarquée, direction « Le Jardin » pour voir les New-Yorkais de Battles qui restent fidèles à leur rock expérimental. Temps morts, passages electros, rythmiques dansantes… Tout est réuni pour faire passer un agréable moment aux rescapés venus braver le froid des nuits nordistes. Ici, les têtes bougent, les mains se lèvent et l’alcool devient le meilleur ami de tout le monde. Une bonne entame pour l’after annoncé du côté de la « Bonaventure », située à quelques minutes du site. Sur place, ce sont les Masonics  qui se chargent d’ouvrir le bal avec leur musique rockabilly et cèdent leur place à Don Rimini qui ne se prive pas pour balancer un DJ Set musclé derrière ses platines.

Samedi : dEus écœure les photographes, Camille assure

Pour ce deuxième jour des Nuits Secrètes, le soleil se montre enfin et cela se voit grâce au trafic. Dans les rues d’Aulnoye, les marchands de frites et de fricadelles font leur chiffre trimestriel tandis que le site alloué fait office de fourmilière. Pourtant, devant la scène du « Jardin », l’affluence n’est pas au rendez-vous devant les excellents Klink Clock, programmés beaucoup trop tôt (17h45). Dommage, le mélange garage/grunge du duo aurait mérité une meilleure attention. De l’attention, il y en a devant la « Grande Scène » où les méchants Radical Suckers jouent un rock sauvage influencé par Motörhead et Rage Against The Machine. Une bonne dose d’énergie avant de retourner sur la plus petite des deux scènes où le baroudeur Socalled  propose un répertoire exotique avec ses musiciens. En français, il lance « la machine à solos » et conseille aux jeunes de « dire non à la drogue ». Pas sûr que le conseil ait porté ses fruits à voir l’ambiance du soir, bien après la prestation de Stephen Malkmus & The Jicks qui sévissent à la tombée de la nuit. Icône par son statut de co-fondateur du groupe Pavement dès l’aube des années 90, le chanteur/guitariste n’a rien perdu de sa vista et de son leadership, prenant quasiment tous les solos à son compte. Dans un autre registre, Camille illumine un « Jardin » quasi-inaccessible qu’il aurait fallu agrandir pour l’occasion. Visuellement, le show s’avère particulièrement beau et quelques bons moments le rendent interactif, notamment sur cette version de l’inévitable Ta Douleur. Seul bémol, le titre phare de la parisienne est la seule occasion pour les photographes d’immortaliser le moment. Un bémol contractuel qui devient un cauchemar lors du concert des Belges de dEUS, impossibles à “shooter” à cause d’une lumière intentionnellement réduite. Dommage, le groupe emmené par Tom Barman a de sacrés arguments pour enflammer son vis-à-vis (The Architect, Keep You Close, Suds & Soda) et fait valoir son expérience aux alentours de minuit, heure à laquelle les gentils hipsters de Club Cheval festoient dignement derrière leurs platines. Comme Battles la veille, le quatuor place les festivaliers dans des conditions optimales pour retrouver la « Bonaventure » jusqu’aux premières lueurs du jour…

Olivier Cougot

Photo Orelsan par Jacob Khrist

Remerciements à tout le staff des Nuits Secrètes

www.lesnuitssecretes.com/festival/

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