Solidays 2012 – Jour 2 : au bout de la nuit
Izia, gentille rockeuse
En tout début de soirée, Rover traine son imposante carcasse sur la scène du « Domino ». Géant à la voix dorée, le français propose une pop mélodique assez sombre entre Interpol et Joy Divison, parfaite pour se mettre dans le bain d’une soirée qui s’annonce aussi diabolique que la furia ibérique de Donetsk. Sous le « César Circus », les premières capotes volent au-dessus des âmes venues voir les sympathiques Twin Twin. Casquette jaune fluo vissée sur des cheveux aussi longs que ceux de Slash, le bassiste visite la scène de gauche à droite comme Angus Young. A ses côtés, un chanteur à la coupe afro-américaine rétro et un guitariste au maquillage caricatural. Des danseuses, un DJ : il y a du monde sur scène et autant d’énergie déployée que sur la scène « Paris » où Izia lâche toute sa libido en chantant (hurlant ?) des titres bodybuildés. Rebelle assumée, femme libérée, la gentille rockeuse conte des histoires de “mecs qui veulent (me) pécho” et ne cesse de bouger sa plastique dans tous les sens. Dans leur délire tribal, François & (ses) Atlas Mountains ne se démobilisent pas sous un « Domino » que partiellement rempli. Beats africains, claviers vintage, percussions omniprésentes… La mécanique du fétiche François et de sa troupe fonctionne bien.
Skip The Use met le feu
Connus pour leurs performances scéniques de hautes volées, les Skip The Use ne dérogent pas à la règle sur les planches de la « Bagatelle ». Bien rodés, les lillois testent l’audience sur l’ouverture I Want To Know (“I want to know, are you ready to go?”) et ne tardent pas à mettre le feu sur Give Me Your Life. Bon communiquant, Mat Bastard (chant) invite les spectateurs à « s’entrainer », à « danser » et à « péter les plombs » avant les Shaka Ponk et les Bloody Beetroots, programmés plus tard. Habitué du fait, le chanteur finit torse nu et se retrouve dans la foule pour communier avec le public, tout comme le chanteur de Success qui saute dans la fosse du « César Circus » à la fin d’un concert explosif. Une heure plus tard, Bob Rifo et Tommy Tea de Bloody Beetroots préparent l’after de la meilleure des manières en passant de puissants titres electro-punk (Warp 1.9, Church Oh Noise) en lieu et place de Skip The Use. A l’opposé du site, une nuit festive se prépare dans la Green Room, muée en discothèque pour l’occasion et prétexte à se déhancher jusqu’à l’aube. Dans l’arène verte, filles et garçons se dandinent et passent au crible tous les bons plans potentiels pour passer une nuit d’anthologie. Cela tombe bien, les excellents Christine viennent poser leurs ordinateurs à quelques mètres de là, au « Domino ».
Kavinsky, du soufre et du sang
Quarante-cinq minutes durant, les Rouennais restent concentrés sur leurs platines sans relâcher la pression. Intelligents dans leurs transitions, les deux compères transforment le chapiteau en un chaudron où il est bon de cuire en attendant le phénomène Kavinsky. Arrivé sur la pointe des pieds, l’auteur de Nightcall (EP) livre un set d’une intensité rare, surfant sur la vague d’une musique electro aussi élitiste que meurtrière.
Alors que les uns rebroussent chemin pour prendre les dernières navettes, les autres continuent à profiter d’une soirée qui ne s’achèvera qu’aux premières rosées du matin. En attendant l’ultime journée…
Olivier Cougot
Photos par Jacob Khrist
A découvrir :
– le diaporama réalisé sur Flickr par Jacob Khrist
Et sur Artistik Rezo :
– Solidays 2012 – Jour 1
– Festivals de musique de l’été 2012 (rock, variété française et internationale)
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