Bilan d’Art Paris Art Fair 2012

Les échos recueillis auprès de l’ensemble des exposants, professionnels de l’art et visiteurs, saluent la qualité et le sérieux retrouvés de la manifestation, la cohérence et la diversité des accrochages. On se souviendra des portraits voilés de Halim El Karim chez Imane Farès ; de l’hommage à l’abstraction géométrique chez Anne Lahumière, Gimpel & Müller et Oniris ; des installations spectaculaires de Marina de Caro chez GVQ – Vanessa Quang et celle d’Erwin Olaf chez Rabouan Moussion ; les ensembles historiques et rares d’actionnistes viennois chez Konzett et Zimmerman Kratochwill ; l’élégance saturnienne du stand de Laurent Godin inspiré par le thème de l’éclipse et du chaos…

Les ventes ont été inégales en fonction des galeries avec un flux de transaction qui s’est accéléré le week-end, dans un contexte négatif marqué par la crise européenne et un climat attentiste lié aux élections françaises. Certaines galeries ont néanmoins réalisé d’excellentes performances et ont fait des contacts sérieux pour des ventes à venir.

Pour l’art moderne, la galerie hongroise Kalman Maklary Fine Arts s’est séparée de 15 oeuvres surréalistes de Simon Hantaï et Judith Reigl dans une gamme de prix allant de 7’000 à 80’000 euros. La galerie J.P. Ritsch-Fisch de Strasbourg déclare avoir réalisé son meilleur Art Paris avec la cession d’une dizaine de pièces dont l’installation d’ACM vendue 100’000 euros à un collectionneur français et la sculpture Les Barbus Müller de 1940 proposée à 250’000 euros. Même constat du côté de la galerie Catherine Houard qui présentait un ensemble exceptionnel du « Prince des Graveurs » Piero Crommelynck. 70% de son stand a été vendu à des nouveaux clients suisses, néo-zélandais, allemands et turcs dans une fourchette de prix allant de 400 à 150’000 euros pour les gravures de Picasso et Jasper Johns. La galerie Berthet Aittouarès qui présentait une exposition thématique réunissant Jean Degottex, Claude Viallat et Pierre Buraglio, a cédé une quinzaine de pièces entre 1’500 et 40’000 euros…

Pour le contemporain, la galerie Ilan Engel a vendu deux exemplaires à 32’000 euros du triptyque Schwarzwald Martin Heidegger – Study 3 et un diptyque à 28’000 euros de Crasneanscki ; la Galerie Particulière a cédé 25 pièces entre 2’000 et 13’000 euros de leurs artistes David Hilliard et Byung-Hun Min ; la galerie Art d’Australie – Stéphane Jacob a doublé son chiffre d’affaires en se défaisant dès le vernissage de son œuvre maîtresse proposée à 120’000 euros de l’artiste aborigène Kathleen Petyarre ; la galerie Zürcher se réjouit de sa première participation avec 13 pièces vendues dont le grand triptyque de Marc Desgranchamps à 64’000 euros ; AD Galerie de Béziers a fait de son hommage à la figuration libre un succès avec une vingtaine de pièces vendues entre 1’500 et 70’000 euros pour un Robert Combas en pleine consécration ; Nathalie Obadia s’est défait pour 70’000 euros de la sculpture au crochet Montmartre 2011 de l’artiste portugaise vedette Joanna Vasconcelos qui investira prochainement le Château de Versailles. Grâce à l’afflux d’un nouveau public, la Galerie Paris-Beijing a pu vendre une vingtaine de photographies d’artistes chinois, notamment Yang Yongliang, dans des prix entre 9’000 et 19’000 euros ; la galerie Daniel Templon, pilier de la foire, a vendu une douzaine d’oeuvres de Garouste, Coignet, Shioda et Kehinde Wiley entre 10’000 et 70’000 euros ; la galerie Trigano est également satisfaite de son retour à Art Paris Art Fair avec la vente d’une dizaine de pièces dont un Mel Ramos à 150’000 euros.

Du côté des galeries étrangères, il y a eu de très bonnes performances chez les enseignes autrichiennes Konzett et Zimmerman Kratochwill. Cette dernière a notamment vendu une peinture de l’actionniste viennois Otto Muehl à 50’000 euros. Les galeries coréennes affichaient également le sourire, notamment la galerie 313 Art Project qui a vendu trois exemplaires à 24’000 euros de la jeune star montante de la scène coréenne Insook Kim.

Pour la nouvelle section design contemporain « Séries Limitées » représentée par six enseignes, les ventes furent au rendez-vous. White Moon Gallery a vendu sa pièce maîtresse, la fameuse Cinderella Table du collectif Demakersvan à 145’000 euros. Domeau & Pérès a enregistré plus de 50’000 euros de chiffre d’affaires avec des pièces de Fabrice Hyber (le fauteuil couteau suisse), des frères Bouroullec et de Matali Crasset. La galerie Slott, dont l’oeuvre The Power of Love de Mathieu Lehanneur a été distinguée par le prix « Prototype Série limitée » (lancé en collaboration avec le magazine Les Echos Série limitée) a remporté un vif succès. Elle a notamment vendu deux exemplaires à 6’300 euros pièce du tapis Ratmat de Pupsam.

Forte du succès rencontrée en 2012, l’édition 2013 d’Art Paris Art Fair se tiendra au Grand Palais du 28 au 31 mars. Elle poursuivra son travail d’exploration des scènes européennes à l’Est en mettant la Russie à l’honneur. Afin de stimuler la venue de galeries américaines liées à la scène européenne, un nouveau membre, Bernard Zürcher, galeriste installé entre Paris et New York, vient rejoindre le comité de sélection d’Art Paris Art Fair.