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De l’impression au rêve. Paysages – musée national Jean-Jacques Henner

29 février 2012
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De l'impression au rêve. Paysages - musée national Jean-Jacques Henner

Alors qu’une partie des artistes de la deuxième moitié du XIX° siècle s’efforcent de témoigner de leur temps en empruntant leurs sujets dans la vie quotidienne et en utilisant des techniques novatrices, dites impressionnistes, Henner suit d’autres voies. Il construit un univers qui lui est propre où la réalité observée se transforme en vision onirique. Dès 1864, après cinq années passées comme pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, il abandonne la peinture « d’après nature ». Inspiré par les maîtres anciens, poètes ou peintres, il invente, en atelier, un paysage idéal. Nus bucoliques, nus idylliques, nymphes et autres naïades peuplent un paysage rêvé, celui de son Alsace perdue.

L’Alsace observée, l’Alsace rêvée

Jean-Jacques Henner puise ses premiers sujets dans son environnement immédiat (la route de Galfingen avec le vieux cerisier et la croix). Il porte d’abord son attention sur le rendu réaliste des détails qui caractérisent certaines scènes puis abandonne cette démarche. Les buissons, les arbres et les étangs observés dans la campagne alsacienne deviennent dès lors des formes colorées. Il s’attache plus volontiers à restituer des effets atmosphériques (Vallée de Munster, crépuscule après l’orage).

La Fascination de l’Italie

En 1858, Jean-Jacques Henner obtient le Grand prix de Rome de peinture et passe cinq années comme pensionnaire à la Villa Médicis. L’Italie est, pour lui, une véritable révélation. Influencé par Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819) et Camille Corot (1786-1875), il s’exerce à restituer la réalité des toits, des maisons et des ruelles, des arbres et des rochers, des torrents, des montagnes et des volcans, de la mer sous des lumières différentes (Baie de Naples). S’imprégnant des jeux de lumière et des ombres portées, étudiant formes et volumes, il se constitue un véritable répertoire.

L’Alsace perdue, l’Alsace sublimée

A partir des années 1870 et jusqu’à la fin de sa vie, Henner peint de rares tableaux de paysage. Vue de Cernay, Alsace, dit de Troppmann Kinck illustre parfaitement son traitement personnel de ce genre pictural. L’évocation est réduite à quelques motifs, un buisson, un étang, une prairie et quelques couleurs, brun, bleu, vert. Il confère à ce paysage pur, symbole de l’Alsace perdue et dont il rêve, un caractère immuable et intemporel. Il le peuple de nus féminins, nymphe ou naïade, qui empruntent des poses inspirées par Titien. Intitulés Idylle ou Églogue, ces tableaux sont empreints d’une poésie qui a marqué les visiteurs des Salons comme Sarah Bernhardt : « Quand je m’arrête devant l’Églogue de M. Henner, je me repose devant ce calme, j’écoute cette musique et je m’enveloppe de poésie ».

La recherche d’un idéal

Dans les années 1880, tout en répondant aux demandes nombreuses des amateurs et marchands en peignant des variantes des tableaux appréciés au Salon, Henner poursuit ses recherches autour des compositions avec un seul nu féminin. Qu’ils s’intitulent Fontaine ou Source, ces tableaux semblent plus être des déclinaisons d’un seul et même sujet, une figure, debout ou assise, de profil, de face ou de dos réduite à une forme nacrée se détachant dans un ciel bleu. Il ne s’intéresse pas au sujet de ses tableaux: « Que m’importe le sujet dans un tableau ? Voyez telle oeuvre. Qu’y a-t-il ? Deux taches blanches qui sont des femmes, sur une tache verte et une tache bleue, qui forment un fond d’arbres et un ciel. Où est le sujet ? ».

Henner résume ainsi sa démarche créatrice : « Je rêve quelque chose et je n’arrive pas à réaliser mon rêve; il faut trouver la forme et la couleur appropriée ».

Activités culturelles

Prochains rendez-vous dans le cadre des Nocturnes (le 1er jeudi de chaque mois) :

  • Jeudi 2 février à 18h30 et le 4 février à 15h : visites-conférences d’Isabelle de Lannoy. Isabelle de Lannoy est historienne de l’art et auteur du Catalogue raisonné de Jean- Jacques Henner. Elle vous propose une découverte unique de la nouvelle exposition du musée consacrée aux paysages de Henner.
  • Jeudi 1er mars de 18h30 à 20h30 : « Jeu de nymphes, à la recherche de la composition idéale », proposé par Buzzeum. Créez vos propres oeuvres à partir d’éléments de tableaux de Henner : grâce à un clavier et un écran, jouez à disposer des personnages dans des paysages. Vous poursuivrez ainsi sa quête d’une composition harmonieuse. Dispositif interactif inédit développé par la société Mosquito.
  • Jeudi 5 avril de 18h30 à 20h00 : concert en partenariat avec l’École Normale de Musique de Paris.


Parcours-atelier de dessin pour les enfants
(6-10 ans) les dimanches 18 mars, 15 avril, 20 mai et 17 juin de 15h à 16h30. Cette nouvelle activité animée par Françoise Anica, conférencière et artiste, donnera aux enfants découvrir d’un manière originale les collections du musée et l’architecture étonnante de la maison d’artiste qui l’abrite.

Le 19 mai 2012, venez découvrir le musée Henner dans le cadre de la Nuit européenne des musées.


De l’impression au rêve. Paysages de Henner

Tous les jours de 11h à 18h, sauf le mardi et certains jours fériés (1er janvier, 1er mai, dimanche et lundi de Pentecôte, 14 juillet, 15 août, Noël)
Nocturne jusqu’à 21h le premier jeudi du mois

Plein tarif: 5 €, 7€ (exposition + activité culturelle)
Tarif réduit : 3 €, 5€ (exposition+ activité culturelle)
Gratuité : conditions applicables dans les musées nationaux
Parcours-atelier de dessin pour les enfants : 6,50€ (tarif unique), réservation : publics@musee-henner.fr

Musée national Jean-Jacques Henner
43 avenue de Villiers
75017 Paris
M° Malesherbes ou Monceau

www.musee-henner.fr

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