The Horrors – Bataclan
Résolument rock’n’roll
19h30 : Heure avancée oblige, les Cerebral Ballzy jouent devant une fosse à moitié vide qui se remplit au compte-goutte pendant les trente minutes allouées aux New-Yorkais. Trente minutes où le quintette punk envoie l’enfer sans relâche. Derrière ses fûts, le batteur à la crête se dénude au bout de trois titres. Le chanteur, lui, saute partout et saccade son phrasé entre deux gorgées d’alcool, déchainé. A côté, deux guitaristes aux cheveux longs qui allongent des rythmiques sèches et diaboliquement efficaces.
Un set résolument rock’n’roll qui recueille les applaudissements d’un Bataclan qui, comme à l’accoutumée, se transforme en chaudron à l’instant T. Une bonne prestation pour le groupe de Brooklyn qui laisse sa place aux Anglais de The Horrors.
« Bonsoir mes amis ! »
C’est avec un peu de retard que les nouveaux héros de la scène — post-punk — d’Outre-Manche débarquent, une bière à la main chacun. Veste en cuir ajustée, posture désarticulée, Faris Rotter (chant) se fend d’un sobre « Bonsoir mes amis ! » avant de poser sa voix sur l’impeccable Changing The Rain. A sa droite, Joshua Third (guitare) tourne autour de lui-même, possédé par les hymnes rock présents sur « Skying ».
Sérieux, proprets, les Horrors produisent un son puissant et séduisant jusqu’au sublime Endless Blue. Le cap de l’excellence passé, le groupe perd de son intensité à l’approche de l’heure écoulée. Quelque peu décevants, les Anglais sont sur courant alternatif et semble s’en contenter, malgré quelques éclairs de génie. Après tout, un problème récurrent pour les groupes au sommet de leur art.
Olivier Cougot
Photos par Jacob Khrist
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...