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Waltraude Meier & Thomas Dausgaard – Orchestre Philharmonique de Radio-France

27 novembre 2011
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DAUSGAARD_Thomas_Credit_Ulla-Carin_Ekblom

C’est le chef danois Thomas Dausgaard qui, cette semaine, après Mikko Franck, remplace Myung-Whun Chung, souffrant. Peu connu à Paris, il a dirigé ce même orchestre il y a onze ans. À bientôt cinquante ans, sa carrière semble s’être essentiellement déroulée en Scandinavie, d’où viennent décidément de nombreux chefs, et plus récemment au Royaume-Uni.

Les Quatre derniers Lieder de Richard Strauss sont chantés par Waltraud Meier, grande spécialiste de ce répertoire. La salle est d’ailleurs pleine pour venir l’entendre. Si les sonorités de l’orchestre sont belles, dès le début du premier lied, Frühling, nous sommes confrontés à un problème d’acoustique, puisque, la partition sollicitant d’abord le registre grave de la voix, celle-ci est difficilement audible, couverte par l’orchestre. La mezzo-soprano ne semble guère s’en soucier et ne force jamais sa voix. Peut-être est-ce donc un problème de placement dans la salle.
September, le deuxième lied est interprété de façon similaire. Le chef danois, par de grands gestes des bras, et une grande mobilité sur son estrade, veut vraisemblablement donner un caractère haletant. Les lignes solistes nombreuses, s’entremêlant, tissent une toile soyeuse dans laquelle la voix semble prise. Le tutti des cordes à la fin du lied est magnifique.
Les deux derniers lieder, d’une écriture moins polyphonique, sonnent bien mieux dans cette acoustique de salle. Magnifique solo de violon de Svetlin Roussev dans Beim Schlafengehn, et grande réussite de tout l’orchestre dans Im abendrot, malgré une mauvaise qualité d’écoute de la salle (bruits en tout genre) qui applaudit à tout rompre la chanteuse allemande.
Ce qui se prêtait mal pour une œuvre, devient pour une autre une qualité déterminante : la salle Pleyel est faite pour Bruckner. Près de quatre-vingt cordes composent cet orchestre (ce que Chung n’avait pas fait pour la sixième il y a un mois), et un cinquième cor est ajouté. Bien moins agité que dans l’oeuvre précédente, le chef est plus à son aise dans ce répertoire.
Il nous donne une interprétation très linéaire, mais qui fonctionne merveilleusement. Tout en économie de gestes, le crescendo en fin de premier mouvement est formidablement rendu. Les cordes avec sourdine jouant pianissimo au début du deuxième donnent un effet de masse magnifique. Le contraste du trio dans le scherzo est également bien rendu.
Le cor solo, décisif tout le long de l’oeuvre, est très applaudi par la salle et par les musiciens de l’orchestre.

Laurent Torrès

Pour toujours

Richard Strauss, Quatre derniers Lieder
Anton Bruckner, Symphonie n°4

Waltraud Meier, mezzo-soprano
Strauss & Bruckner – Orchestre philharmonique de Radio-France
Orchestre Philharmonique de Radio France
Thomas Dausgaard (en remplacement de Myung-Whun Chung souffrant), direction

Vendredi 25 novembre 2011 à 20h
Dans le cadre d’ « Orchestres en fête ! »
Concert en direct sur  France Musique

Tarifs : 85 // 65 // 45 // 30 et 10 €

Salle Pleyel

252, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
M° Ternes

[Crédit Ulla-Carin Ekblom]
 

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