Artist Pension Trust : L’art contemporain, un instrument financier comme un autre ?
Shniberg décide alors de créer Mutual Art Services Inc., une entreprise initialement dédiée au développement de nouveaux services financiers pour le monde de l’art. C’est dans ce cadre et après s’être associé avec son ancien professeur Dan Galai, expert en risques et diversifications des portefeuilles d’actions, que naît en 2004 l’Artist Pension Trust. Ce trust vise à offrir aux artistes qui en font partie la possibilité d’accéder à un placement à long terme présenté comme sûr et ne nécessitant aucun investissement financier : ce sont en effet leurs œuvres d’art qui sont placées et non de l’argent, à raison de vingt œuvres par artiste sur vingt ans.
Le système mis en place repose sur le partage mutualiste. Lorsqu’une œuvre — cédée par un artiste au fond — est vendue, l’argent se répartit de la manière suivante : 40% à l’artiste créateur de l’œuvre, 32% à l’ensemble des artistes du fond, 28 % pour APT.
Installée dans les Iles Vierges Britanniques, la Holding de Moti Shniberg soulève toutefois de nombreuses questions et inquiétudes dans le monde de l’art. Avec près de 1’400 artistes participant aujourd’hui au programme et 106 « curators » reconnus sur les différentes scènes artistiques, qui jouent le rôle de conseillers pour le fond en recrutant ces artistes, APT vise à constituer, en 20 ans, la plus grande collection d’art contemporain au monde, avec près de 60’000 œuvres. En plus des possibles problèmes de conflits d’intérêts liant des employés d’institutions publiques à un grand opérateur privé, APT deviendrait alors l’entité la plus importante et la plus influente du monde de l’art d’aujourd’hui…
Artist Pension Trust : L’art contemporain, un instrument financier comme un autre ?
Modération : Gaël Charbau
Participants : Stéphane Corréard (expert en art contemporain), Florence Derieux (directrice du FRAC Champagne-Ardenne), Fabienne Leclerc (directrice de la Galerie In-Situ), Mathieu Mercier (artiste), Tristan Trémeau (critique et historien de l’art) et Agnès Tricoire (avocat, spécialiste en propriété intellectuelle)
Lundi 28 novembre 2011 à 18h30
Entrée libre, sur réservation : reservation@lamaisonrouge.org
Cinéma Le Nouvel Odéon
6, rue de l’école de Médecine
75006 Paris
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...