Caroline Vigneaux quitte la robe – Théâtre Le Temple
Quand l’un a plaqué la haute finance pour faire l’acteur, l’autre a troqué sa robe d’avocate pour la scène. Pour Caroline vigneaux, il n’y a pas de malentendu puisque, son souhait fut toujours de devenir avocate, ce qu’elle a été durant sept ans. Ce n’est qu’au fil de ses expériences théâtrales ou de ses plaidoiries ludiques à la télévision (Stépahne Bern dans l’Arène de France – FR 2, Ruquier etc.) qu’elle prit la mesure de sa nouvelle vocation.
Une véritable gifle ! « Ce métier s’est imposé comme un énorme nénuphar qui gonflait en moi » confie-t-elle.
Certains y verront davantage l’épanouissement de la fleur du lotus, symbole de sagesse et de philosophie. Car il en faut de la sagesse pour aller jusqu’au bout de la caricature sans sombrer dans la vulgarité, il en faut de la philosophie pour surfer sans se casser la figure sur les thèmes les plus risqués qui font notre quotidien : l’amour bafoué, l’excès de pouvoir, la flagornerie des mâââles, la candeur confinant à la bêtise, les fâts précieux et ridicules, le sexe, l’aigreur, l’autodérision à tous les étages !
On dit de Caroline Vigneaux que cette comédienne est prometteuse. On peut l’en croire. D’abord parce que dans ce métier il faut être particulièrement intelligent, elle l’est. Ensuite, parce qu’il faut savoir établir un rapport sympathique immédiat avec le public. Caroline Vigneaux, cette sainte-nitouche au pays des barbares, à la fois Cendrillon et Cruela, Jeckill and Hyde, sorte de demoiselle de la Légion d’Honneur qui cache une mère maquerelle, sait que les spectateurs ne sont ni les jurés de tribunaux ni le public des salles d’audience. Elle joue sur des registres parfois fort violents, en tous les cas jamais neutres. On devine sans mal que derrière ce jeu des scènes il y a de riches idées et des choix de société bien arrimés à son texte fluide. Dans ce théâtre du burlesque, Caroline Vigneaux suit une architecture de mise en scène qui fait ses preuves : la montée en puissance de ses interventions associée à l’occupation de l’espace scénique. Caroline Vigneaux y va de plus en plus fort !
Elle a troqué la fée qui peuplait son précédent spectacle « un personnage dont j’avais besoin pour me guider » pour cet argument autobioprofessionnel créé au festival off d’Avignon 2010. Nul doute qu’après ce spectacle cette montée en force ira croissante.
Quant à savoir que cache cette robe promptement enlevée, Caroline Vigneaux vous propose, œillade à l’appui… d’aller y voir vous-même !
Patrick DuCome
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Caroline Vigneaux quitte la robe
Texte de et avec Caroline Vigneaux
Jusqu’au 12 novembre 2011
Du mardi au samedi à 21h30
Réservations : 08.92.35.00.15 (surcoût) ou contact@theatreletemple.com
Théâtre Le Temple
18, rue du faubourg du Temple
75011 Paris
M° République
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