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Artistes chinois à Paris – musée Cernuschi

1 juin 2011
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Chang Shuhong - Shana

1920-1958 : de Lin Fengmian à Zao Wu-ki

En 1911, à la suite de la chute de l’empire, une partie des élites intellectuelles chinoises a pris la décision de se tourner vers l’Occident pour moderniser le pays. À partir des années 1920, de plus en plus d’artistes se rendirent en Europe.

Paris devait ainsi accueillir des artistes aussi importants que : Lin Fengmian, Xu Beihong, Pan Yuliang, Sanyu (Chang Yu), Zao Wu-ki (Zhao Wuji), Liu Haisu, Chang Shuhong, Hua Tianyou, Pang Xunqin et Chu Teh-chun (Zhu Dequn).

De leur séjour en France résulta une profonde rupture avec les traditions artistiques chinoises : l’enseignement académique dispensé par l’Ecole des beaux-arts de Paris marqua durablement les artistes qui y firent leurs études comme Xu Beihong, tandis que les peintres inscrits dans les académies indépendantes, tel Pang Xunqin, semblent avoir été sensibles plus tôt à l’influence des avant-gardes. Il faut enfin rappeler que Paris était aussi un point de départ vers l’Europe. Après leur passage par la capitale française, Xu Beihong et Lin Fengmian séjournèrent en Allemagne, Pan Yuliang étudia la sculpture à Rome et Liu Haisu entreprend un grand tour qu’il publie dans ses Notes sur l’Europe.

Cette expérience parisienne a eu des répercussions majeures sur la formation de toute une génération d’artistes chinois. À leur retour en Chine, Xu Beihong et Lin Fengmian ont joué un rôle décisif dans la réforme de l’enseignement des arts. Cette alternative créatrice a permis à toute une génération d’artistes de se situer d’emblée au confluent de deux traditions culturelles. Parmi les étudiants formés par Lin Fengmian, qui allaient reprendre le chemin de la France après 1945, les noms de Zao Wou-ki (Zhao Wuji), et Chu Teh-chun (Zhu Dequn), sont désormais indissociables de la scène artistique parisienne du XXème siècle.


Six créations contemporaines dans le parc Monceau

Une série d’œuvres plastiques, principalement des sculptures, seront aussi  crées et exposées dans le parc Monceau pendant la durée de l’exposition. C’est la première fois que le Parc Monceau accueille une exposition d’artistes vivant et travaillant à Paris. Ce parcours complètera l’exposition présentée à l’intérieur du musée Cernuschi.

Carmontelle (1717-1806), décrivait le projet de jardin qui allait devenir le parc Monceau comme « un pays d’illusions », réunissant  « tous les temps et tous les lieux… ». Cette vision de l’art du jardin préfigure le projet de présentation des œuvres d’artistes chinois actifs à Paris. En réponse au lieu, ces œuvres ont été réunies autour du thème « Seconde Nature » — D. Gander-Gosse

L’interprétation anthropomorphique de la nature incarnée par les sculptures de Wang Keping ou Ma Desheng est également une réminiscence de la présence vivante des racines et pierres étranges dans le jardin et le studio du lettré chinois. Parallèlement, l’interrogation tragique formulée par les animaux nus de Chan Kai-yuen et les monstres séduisants crées par Ru Xiaofan questionnent les relations complexes entre nature et culture.

D’autres créations prolongent de manière très actuelle le projet conçu par Carmontelle au XVIIIème siècle. L’installation de Shen Yuan qui renouvelle le thème de la rocaille en jouant du rapport complémentaire entre microcosme et macrocosme, est sans doute l’une des mises en scènes les plus intéressantes du rapport des villes à la nature. Quant à Huang Yongping, sa vision historique du jardin comme ancêtre du parc à thème, a suscité une transposition ironique des naumachies d’autrefois qui pose la question de la naïveté de nos jeux de guerre et de leurs dérives.

Artistes chinois à Paris

Commissariat : Eric Lefebvre, conservateur au musée Cernuschi

Du 9 septembre au 31 décembre 2011
Ouvert tous les jours sauf lundi, de 10h à 18h

Musée Cernuschi
7 avenue Vélasquez
75008 Paris

www.cernuschi.paris.fr

[Visuel : Chang Shuhong (1905-1995), Shana, portrait de la fille de l’artiste]

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