La ballade de l’impossible (Norwegian Wood)
À la fin des années 60 à Kobe, Kizuki, Watanabé et Naoko forment un trio inséparable. Quand Kizuki se suicide, Watanabé fuit vers Tokyo pour commencer ses études. Alors que la révolte étudiante gronde, Watanabé rencontre Naoko et en tombe amoureux. Mais la jeune femme n’a pas encore fait son deuil. Le jeune homme est alors tiraillé entre Naoko, douce mais dépressive et Midori, vivante et impulsive.
Jouant avec complaisance des silences évocateurs et faussement profonds, le film se compose comme une suite de tableaux sans âme et sans vie autour de l’indécision d’un jeune homme. Et alors que se construit la trame d’une réflexion sur la passion, le sexe et l’amour, le film réussit à rendre ses trois protagonistes profondément antipathiques par l’incompréhension que leurs actions suscite. Preuve du vide abyssal de l’ensemble, des scènes de sexes, incongrues ou poseuses, sont disséminées ça et là dans le but évident de choquer, réveiller ou susciter l’intérêt du spectateur endormi. Un essai raté puisque la sensualité crée de toutes pièces ne provoque pas le moindre frisson.
Pire encore, le film propose des angles qui mériterait d’être développé, le suicide, la folie, mais se cache sur ces sujets derrière une fausse pudeur, le masque bien frileux du point de vue de son personnage principal.
Artificiel, triste et ennuyeux, La Ballade de l’impossible est un film qui emprunte beaucoup (en particulier à In the mood for love), et mêle sans vergogne codes du film d’auteur, du clip musical et du film publicitaire. Un film parfait plastiquement mais dontt la vacuité explose au visage, une belle coquille bien vide.
Lucile Bellan
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La Ballade de l’impossible (Norwegian Wood)
Un film de Tran Anh Hung
Avec Kenichi Matsuyama, Rinko Kikuchi et Kiko Mizuhara
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