Trônes en majesté – château de Versailles
Entre sobriété et faste, mesure et démesure, les trônes renvoient toujours à la même symbolique de l’autorité « assise ». L’exposition fait dialoguer de façon inédite ces objets exceptionnels avec le décor du château de Versailles, lieu par excellence de l’exercice et de la représentation du pouvoir.
L’exercice de la souveraineté associe deux notions distinctes : autorité et puissance. L’autorité assure à son titulaire un caractère pérenne et légitime, elle « assied » son détenteur sur des bases plus stables que celles offertes par la puissance. Celle-ci est éphémère et acquise difficilement par son titulaire, elle puise son origine dans la victoire du héros sur ses adversaires. Ainsi, symboliquement, les images figurent le représentant de l’autorité assis, et le puissant debout, voire en mouvement. Deux types d’attributs les distinguent encore dans les représentations : le trône pour l’autorité, la couronne, le sceptre ou le bâton de commandement (qui formeront plus tard les regalia), pour la puissance.
Cette présentation dans les Grands appartements illustre cette caractéristique de la pensée symbolique, associant l’autorité au siège de celui qui l’exerce et à sa mise en scène. C’est le cas, par exemple, pour l’autorité spirituelle – celle de Jupiter, du Christ ou de Bouddha – ou encore l’autorité spirituelle déléguée – celle de saint Pierre, du Pape, des évêques et des abbés. En Europe, mais aussi en Asie, en Afrique et en Amérique pré-colombienne, l’autorité temporelle est elle aussi assise. La plupart des châteaux et palais possèdent donc une « salle du trône ».
« Trônes en majesté » bénéficie de prêts exceptionnels, comme ceux consentis par le Vatican, la Cité interdite de Pékin, les résidences royales européennes (Madrid, Varsovie…). Dans une mise en scène adaptée, des sièges emblématiques, tels que celui du roi Dagobert, de Napoléon, de Louis XVIII, le roi restauré, ou la sedia gestatoria du pape Pie VII rencontrent des sièges taïnos, africains, chinois ou thaïlandais… Certains de ces trônes sont accompagnés des accessoires qui caractérisaient leur usage, tels les flabellas.
À cette occasion l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles coédite avec les éditions du Cerf un ouvrage intitulé Trônes en majesté.
Direction du projet : Jean-Jacques Aillagon, président de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles
Commissaire : Jacques Charles-Gaffiot
Scénographie : Marc Jeanclos
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...