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Cocoon- Interview

7 décembre 2010
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Entre complicité et simplicité, les compères semblaient décontractés et ont abordé les sujets proposés de la manière la plus naturelle qui soit. Récit.



AR : Comment vous êtes-vous rencontrés ?


Mark : Rien d’extraordinaire ! Deux personnes qui se rencontrent via un ami en commun… J’avais mis mes chansons sur mp3, je cherchais quelqu’un pour m’aider à les interpréter et du coup Morgane est arrivée.



Il y a trois ans, vous êtes repérés par Les Inrocks. Est-ce le moment le plus important de votre carrière ?


Mark : Non.


Morgane : C’est l’un des moments clés, une étape importante.


Mark : Comme d’autres mais celle-là a quand même été dans le top 5 des moments importants… Mais on avait déjà signé avant de gagner le tremplin. Cela nous a permis d’avoir plus de visibilité…



AR : Est-ce que le succès n’est pas arrivé trop vite?


Mark : Je pense que le succès arrive toujours trop vite quoi qu’ il arrive mais en même temps c’est tellement agréable que tu essaies de le perpétuer, de donner le meilleur de toi-même.


Morgane : Il faut grandir pour travailler…


Mark : … Pour composer, pour vivre, se comporter… Du coup, le succès est quelque chose qu’un artiste adore. Il y en a qui arrivent à vivre sans mais à mon avis c’est quelque chose qui motive pas mal.



Pas trop effrayant de se retrouver à jouer à La Cigale ou l’Olympia si tôt, ce sont des salles mythiques…


Mark : La première fois oui mais la deuxième non.


Morgane : A la fin, tu arrives à gérer dans le sens où tu relativises.


Mark : On a fait la coopé (coopérative de Mai à Clermont-Ferrand) dix fois, il y avait 1500 personnes… A l’Olympia, il y a combien, 2500? (Morgane précise 2574), on se dit voilà, c’est mille personnes de plus, tout va bien! Moi je me rassure comme ça… Par contre, lorsque tu arrives aux Vieilles Charrues, qu’il y a 40000 personnes, là tu t’oublies, tu es une sorte de robot humain et tu y vas. C’est comme un saut en parachute, quand tu ressors, tu as envie d’y retourner ! Mais tu as raison, il y a un côté « violent ».



Vous avez tourné dans des villes comme Chicago, Los Angeles…


Mark : (relativise) A Chicago, c’était dans un bar !



Le public américain est réputé assez difficile…


Mark : On a joué devant une moitié d’expatriés (en général). Il y a pas mal d’artistes français qui chantent en anglais, vont à l’étranger et jouent à chaque fois devant une moitié de Français. Du coup, ils parviennent à créer une ambiance, ce qui fait que les autres applaudissent aussi… Mais si jamais tu arrives en terre inconnue d’un coup, c’est dur. Nous, on a eu la chance d’avoir ces expatriés qui ont rehaussé le truc (Morgane acquiesce)… C’est comme si on avait joué à Châteauroux (rires)…



Si vous deviez faire une comparaison entre les Etats-Unis, l’Australie et la Chine où vous avez aussi tourné ?


Morgane : En Australie, ils adorent découvrir pleins de groupes.


Mark : Avec le recul, les Etats-Unis ont été un choc alors qu’en Australie, j’ai adoré l’ambiance.



Et au niveau de la culture, de la mentalité ?


Mark : Sinon New-York… Los Angeles et New-York sont des villes comme Paris, avec une culture occidentale, toutes très belles dans leur genre… Chicago c’est différent… Tu as l’impression d’avoir des pays différents à l’intérieur des Etats-Unis. Pareil en Australie, tu vas à Adélaïde, Brisbane, ce n’est pas du tout pareil que Sydney ou Melbourne…



Les titres de vos albums sont assez pessimistes… Symboliques ou autobiographiques (en référence au All My Friends Died In A Plane Crash notamment) ?


Mark : Oui, les deux albums parlent de nous… (Il explique qu’il ne peut pas écrire sur autre chose pour le moment). La ligne éditoriale de Cocoon c’est la poésie, la douceur et un peu de noirceur… Mais oui tout est bien autobiographique et métaphorique… Ce sont des titres qui résument tout le concept de l’album…



Chanter en anglais est-il plus mélodique selon vous ?


Morgane : Rien à voir. C’est une question qu’on ne s’est pas vraiment posée, c’est plus une question d’héritage de la musique folk.


Mark : Je pense que l’anglais est plutôt un instrument de musique. C’est le meilleur instrument qui correspond à la musique qu’on veut faire…



Du coup, quelles sont vos influences musicales ?


Mark : Toutes les années, tous les genres mais surtout la musique « black » des années 60… Musique « black » pour les racines, musique « blanche » pour la suite…



Sur votre deuxième disque (« Where The Oceans End »), plus de singles évidents. Pression de votre label ?


Mark : (étonné) Tu trouves ? (A propos de Comets) Quand on est sorti du studio, on pensait qu’elle ne passerait pas en radio… Par contre pour Chupee j’y croyais. A l’époque, elle a été clairement composée pour faire un tube ! Cela se sent, c’est un truc universel…



(Nuances, discussion sur l’obligation de sortir un single pour faire fonctionner un disque en 2010 quand un groupe est signé sur une major).



Y a-t-il des rencontres qui ont été déterminantes pour vous ?


Mark : Certains artistes sont devenus des potes mais pas encore déterminants, en tout cas pour faire des chansons. Je ne suis pas fan des gens qui sont quasi-inaccessibles. Mc Cartney est dur à rencontrer mais il serait sûrement déterminant !


Morgane : Pour moi, il y en a eu plusieurs. Humainement ce sont des rencontres agréables et rassurantes (plus que déterminantes)…



Y a t-il un groupe de Clermont-Ferrand qui vous a plu ?


Mark : Non.



Même pas le groupe Mustang ?


Morgane: (déterminée) On n’en pense rien. Le chanteur n’est pas très « choupi » (Chupee). Tu vois par exemple quand je m’entends bien avec un artiste, j’ai envie d’acheter sa musique mais quand je n’aime pas le mec, je n’en ai aucune envie.



Vous êtes désormais six sur scène (en fait sept depuis peu), que recherchez-vous ? Un son plus rond, plus propre ?


Réponse collégiale : Non pas du tout !


Mark: Aujourd’hui Cocoon est un groupe qui a besoin de budget pour tourner. On ne s’était pas rendu compte du rôle de l’argent dans la musique actuelle pour pouvoir faire ce que tu veux. On n’aurait pas pu avoir sept personnes sur scène il y a cinq ans, à nos débuts…



Avez-vous un bon souvenir de votre dernier passage à Rouen (106 avec Coeur de Pirate) ?


(Mark parle de tous leurs passages à Rouen avant de se souvenir de ce concert) Oui c’était super ! (Avant de renchérir sur une anecdote) Il y a un mec de la radio québécoise qui s’était fait virer parce qu’au lieu de dire Coeur de Pirate, il avait écrit « Coeur de plotte sale » (expression québécoise dégradante) sur twitter…



Un disque préféré de tous les temps ?


Mark : René la taupe ! (Rires)


Morgane : Either/Or d’Elliott Smith (1997)


Propos recueillis par Olivier Cougot



 

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