La folle épopée de Stan Kokovitch – Lucernaire
Rapidement, Stan se heurte à la vie très rude de cette communauté, plus révolutionnaire et fermière que véritablement théâtrale. Cependant, Stan s’accroche car il doit jouer un rôle important dans la prochaine création du «Collectif» mais aussi et surtout parce qu’il est tombé amoureux de Rachida, beauté incendiaire et passionaria de la compagnie…
Notes d’intention de Renaud Danner :
J’avais envie d’écrire un texte autour de la figure du comédien et de son rapport excessif au monde d’où l’idée d’un solo à plusieurs voix. J’ai d’abord travaillé avec un dictaphone à partir d’improvisations sans savoir où cela me mènerait. De là sont nés la plupart des personnages de la pièce Pour éviter toute ambiguité, ilne s’agit pas d’autofiction car je ne raconte pas une expérience personnelle mais fantasmée, les effets de réel étant réduits ou détournés. Stan Kokovitch sonne déjà comme une imposture. Mais dans ce nomil y a pourmoi une sorte de quintessence de l’acteur comme je le rêve…un peu mittle Europa, un peu américain quoi!
Ce projet pourrait aussi s’intituler « des têtes qui parlent » car il s’agit d’abord de discours frontaux qui se succèdent, de logorrhées verbales qui s’affrontent, qui s’opposent et se complètent. Au centre il y a Stan, l’acteur qui doute et dont le discours est toujours contesté par les personnages qui gravitent autour de lui. Ces personnages un peu comme dans Alice ont une sorte de logique infernale, une assurance qui en fait en quelque sorte des monstres qui effrayent(ou attirent) le héros comme dans un rêve : pourtant ce ne sont que des metteurs en scène, des acteurs ou des proches. La pièce fonctionne donc comme unemachine délirante qui s’emballe autour de la figure même de Stan Kokovitch. Pris dans une sorte de dérèglement, il est à la fois la victime et l’homme-orchestre de cette épopée puisque toutes les voix des personnages sortent de sa propre bouche. La langue est crue, directe, excessive et obsessionnelle parfois mais malgré cette profusion, j’ai le souci d’écrire ce texte comme une partition. Chaque personnage a un accent, un débit, un rythme, une langue particulière à défaut d’une psychologie. Enfin mon costume de scène revêt une grande importance car il apporte une dimension graphique et surréaliste au spectacle.
Cette tenue imaginée par Walter Van Beirendonck (encore un créateur flamandmais un vrai cette fois…) et qu’il a baptisé « Opticalman », évoque la figure du Super héros ou encore celle du caméléon. (Par Renaud Danner)
Renaud est un acteur que j’aime et c’est un ami. Nous avons joué ensemble plusieurs pièces (deux, mais deux c’est plusieurs, non ?) et chaque fois, c’était bien. Il me fait énormément rire même quand il est grave et sérieux, (surtout quand il est grave et sérieux !). Il y a quelque temps, il m’a lu le texte qu’il était en train d’écrire. Comme il le lisait avec beaucoup de sérieux, je n’ai pas résisté longtemps. De quoi parlait le texte ? D’un acteur de théâtre en proie au doute, qui traverse une sorte de crise existentielle. Il est vrai que l’histoire avait tendance à s’acharner contre lui. Incompris de ses proches, Stan Kokovitch croise toutes sortes de gens qui ne font que renforcer sa paranoïa galopante. Le texte est lui-même schizophrénique. C’est un monologue dans lequel plusieurs voix se font entendre et cohabitent. (Et Renaud, de prendre des voix différentes !) Un hommage aux acteurs et au théâtre? Oui, sans doute. Mais drôle, sans pesanteur, amical et tendre. Assez délirant par ailleurs. Tout à fait pour lui. Les occasions de rire n’étant pas si nombreuses, je suis ravi de l’aider à accoucher de tous ses monstres… (Par Remi De Vos)
La folle Epopée de Stan Kokovitch, écrit et interprété par Renaud Danner
Du 1er Décembre 2010 jusqu’au 29 Janvier 2011
du mardi au samedi à 18h30
Tarif plein : 22 euros
Tarif réduit : 15 euros
Théâtre du Lucernaire – Centre National d’art et d’essai
53 rue Notre-Dame des Champs
75006 Paris
01.45.44.57.34
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