Anthony Caro – Galerie Daniel Templon
Anthony Caro s’intéresse rapidement au modernisme et au surréalisme, après avoir étudié à la Royal Academy de Londres. Au début des années 1950, il est l’assistant d’Henry Moore, grand sculpteur britannique proche des artistes surréalistes.
En 1959, aux Etats-Unis, il rencontre le sculpteur David Smith et le critique d’art Clément Greenberg. C’est un tournant majeur dans l’œuvre d’Anthony Caro, qui peu à peu délaisse le figuratif pour réaliser des sculptures formées par des assemblages d’objets industriels de récupération, souvent peintes de couleurs vives. Dès le milieu des années 1960, à l’apogée de sa recherche de l’abstraction, les expositions s’enchaînent dans des galeries, des musées et au cours d’évènements internationaux tels que la Biennale de Venise en 1999. Anthony Caro, anobli par la reine en 1978 et recevant l’ordre du mérite britannique en 2000, marque ainsi l’histoire de la sculpture de la deuxième partie du XXème siècle.
Upright Sculptures
Ses dernières œuvres les « Upright Scultptures » sont exposées successivement chez Annely Juda Fine Art à Londres, à la galerie Daniel Templon à Paris et Mitchell-Innes & Nash à New York. Des œuvres faites d’objets de récupération, toujours abstraites, mais pas seulement. En effet, on y retrouve des empreintes narratives et figuratives : « Maintenant que faire de la sculpture abstraite n’est plus un obstacle, je me sens libre d’explorer une étendue de possibilités », explique Anthony Caro.
Ses Upright Scultptures dévoilent toute l’évolution de la pratique et la réflexion d’Anthony Caro, toujours dans la recherche, l’expérimentation et l’interaction entre le matériau et les arts.
Chœur de Lumière
En 2008, un immense hommage à Anthony Caro est rendu par la France, par une magnifique commande publique, une des plus importantes en France, dans l’église Saint Jean-Baptiste de Bourbourg (en Flandre Maritime) : Chœur de Lumière. Tout commence en 2000, lorsqu’Anthony Caro visite cette église où le chœur fut dévasté lors de la Seconde Guerre mondiale. Touché, il décide de se lancer dans l’aventure et d’offrir une nouvelle existence à cet édifice : « Je sens que le chœur devrait être un monument à la mémoire de ceux qui ont souffert et qui sont morts. Pour cette raison, j’ai choisi l’idée d’un lieu de méditation et de vénération pour quiconque, toute religion confondue. »
Anthony Caro n’a qu’une seule contrainte : intégrer un baptistère, à la demande de Monseigneur Defois (archevêque du diocèse de Lille). Comme à son habitude, il utilise le bois, l’acier, mais aussi le béton ainsi que la terre cuite. Même si l’accueil du public dans l’église n’est pas vraiment adapté pour cette œuvre, ce chœur est incroyablement poétique. L’artiste réalise une œuvre hantée de spiritualité où la lumière, passant par les vitraux, vient divinement illuminer l’acier rouillé et travaillé qui représente des animaux aquatiques. Le sculpteur redonne ainsi vie à cette église, tout en faisant écho à sa tragique histoire causée par la guerre.
A l’image de son œuvre, Anthony Caro est représenté un peu partout dans le monde, notamment au Museum of Modern Art de New York, au Musée national d’art moderne de Paris, au Museum of Contemporary Art de Tokyo ou encore bien sûr au British Museum de Londres.
Aurélie Steunou-Guégan
Galerie Daniel Templon
Impasse Beaubourg
75003 Paris
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