Tombées de la nuit – Rennes
Toute cette affaire n’est finalement que le récit d’une longue histoire collective dans la ville.
Une histoire qui se tisse au fil des éditions entre tous ceux, artistes et spectateurs, acteurs et publics, habitants et gens de passage, qui ont envie de se laisser aller au plaisir du jeu. Jouer avec et dans la ville, jouer à partager leurs émotions, jouer à repousser les codes et les frontières, jouer avec les lieux, les mots, les statuts, les imposés, les supposés, les couleurs, les goûts, les envies, les odeurs. Jouer mine de rien avec les possibles, les rencontres, les probabilités, les potentialités, les porosités et l’air du temps. Ce sont ces multiples histoires qui donnent leur sens aux Tombées de la nuit, ces histoires collectives, individuelles, éphémères, d’une journée, d’un soir, d’habitants, de passants, d’énergie, de rencontres… Là sont l’enjeu et le pari de chaque nouvelle édition.
L’an dernier, la mise à feu de ce bras de Vilaine autour de la proposition de Carabosse, avec ses milliers de spectateurs complices, a certainement marqué une nouvelle étape pour notre festival dans les possibles de l’occupation artistique urbaine. Pourtant, nous chassons de nos esprits ce qui pourrait ressembler à la tentation d’une recette ou d’un système, en revenant chaque fois à notre triptyque fondateur : l’artiste, le spectateur et l’espace public… Ensuite, à nous, à vous, à eux, de jouer de ces rencontres au-delà des frontières de genres et des limites de la ville.
Alors, cette année ?
Des propositions à la fois recentrées et éclatées sur le territoire, avec, notamment en cœur de ville, le jardin du Thabor qui bruissera en nocturne dans un parcours de théâtre, de musique, de sons et d’inventions, mais également des autocars emmenant 1000 personnes pour un pique-nique théâtral de plein air à destination inconnue, des chapiteaux de toutes tailles pour un cirque contemporain en liberté, des installations ludiques, sonores, visuelles, avec des artistes venus du Mali, d’Espagne, de Belgique, des Pays-Bas, du Brésil, du Canada, des États-Unis, d’Angleterre, d’Irlande…
Nous pensons modestement qu’en ouvrant la ville, son centre, ses quartiers et ses périphéries à ces expériences communes autour du spectacle vivant, nous rendons possible ce rassemblement. Dans ce contexte généralisé de repli sur soi, de peur de l’autre et de frilosité, nous croyons plus que jamais que la somme de tous ces « je » peut faire un magnifique espace collectif de « jeu ».
Tombées de la nuit
Du 5 au 10 juillet 2010
Rennes
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