Sex and the city 2
Un peu mou du genou ! Non pas que Carrie Bradshaw, guettée par une arthrose prématurée, envoie soudainement valser ses improbables talons aiguilles de 12 centimètres minimum… La tendre coquette continue bel et bien d’arpenter l’asphalte new-yorkais du haut de ses rocambolesques chaussures, siglées Jimmy Choo et autres stylistes bienheureux de sa fabuleuse garde-robe. Cette fois, elle ira même jusqu’à fouler les sables pour le moins mouvants des Emirats Arabes Unis. C’est dire si “Sex and the city 2” n’a pas manqué… d’argent. En ces temps de disette, d’écarts et de crises, on est drôlement content pour elle.
Alors ? Alors, il manque juste une histoire – construite, complexe, captivante – à cette suite (inévitable) du premier opus triomphant, sur grand écran, des quatre copines-coquines de la hype. En clair, les quatre quadras décomplexées et riches de la série culte “Sex and the city”, qui s’étaient déjà assagies lors de leur premier passage au cinéma, en 2007, avancent quasiment à l’aveuglette dans cet épisode 2. Romances, bons sentiments et clichés à tous les étages : seul un scénario béton – en l’occurrence impertinent et sans temps morts – aurait pu sauver l’affaire. Raté. Là, c’est juste joli, gentil, mièvre et (un peu) saoulant.
Certes, on comprend que les producteurs – dont la sémillante Sarah Jessica Parker – aient été “endormis” par le succès mirobolant de l’épisode 1 (plus de 150 millions de dollars au box office, ça en fait des paires… d’espadrilles !). Du coup, c’est l’option “plan-plan” fédératrice – mariage, enfants, carrière, où suis-je, où vais-je – qui prévaut. Du point de vue du rythme comme de la narration : confer le défilé d’images, façon catalogue touristique, qui nous est asséné, lorsque les donzelles s’échappent (pour réfléchir chacune à leur destin, qui de mère, qui de femme) à Abu Dhabi. Sorte d’excroissance américano-capitaliste, pourtant nichée au cœur du très exotique Moyen Orient…
Ménopause rieuse…
Bien sûr, histoire de ne pas totalement désorienter leurs joyeuses spectatrices, ces mêmes producteurs ont eu à cœur de glisser, ça et là, des répliques énergiques, piquantes, sinon libératrices. De celles, précisément, qui ont forgé la “légende” de cette série. A charge en fait au seul personnage de Samantha (impeccable Kim Cattrall), tout à fait déraisonnable et incontrôlable, elle, d’assumer la partie sexy-trash du propos. Comme d’habitude ? Pas tout à fait. Car c’est en abordant à travers elle, l’accorte quinqua, les rivages incertains – encore tabous – de la ménopause, et ce avec bel appétit et humour, que le film parvient, quand même, un peu, beaucoup, à décoller.
La transgression est là : non pas dans leurs commentaires, certes amusants mais un rien condescendants, sur les femmes voilées et les hommes religieux du monde arabe (parfois drôles, parfois moins). Mais dans la possibilité qui est offerte aux femmes, de tout âge, de jouer et de jouir. Et de s’en moquer. Olé !
Ariane Allard
Sex and the city 2
De Michael Patrick King
Avec Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Kristin Davis, Cynthia Nixon.
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