Iron Man 2
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On est bien d’accord : Iron Man, super héros fétiche des Marvel comics, n’est pas ce que l’on appelle un personnage modeste, discret, disons… en retrait. Quant au comédien qui lui prête ses traits – le bouillonnant Robert Downey Jr – nul doute que son ego extravagant ait été l’atout maître de cette incarnation fusionnelle. Mais n’est-ce pas aussi pour ça qu’on l’aime cet « homme de fer », pour son exubérance enfantine (confer Tony Stark, son avatar humain, inventeur, milliardaire et jet-setter) ? De fait, le tome 1 de la saga sur grand écran ayant engrangé 572 millions de dollars à travers le monde, il y avait peu de chances, de toute façon, pour que l’opus 2 fasse dans le minimalisme.
Est-ce à dire, pour autant, que plus de bruit, plus de machines et plus de frime donnent plus d’épaisseur (et d’humour) au nouveau blockbuster ? Pas sûr que les non-geeks et les spectateurs potentiellement cardiaques résisteront à ce qui, pour finir, ressemble davantage à une surenchère – visuelle, sonore et décorative – qu’à un élan supplémentaire ! Pour preuve, en guise de dérive emblématique : le phrasé singulier et jusqu’alors réjouissant de son acteur (star) principal. Syncopé, vaguement marmonné et essentiellement vanneur, il semble bien, cette fois-ci, avoir contaminé l’ensemble de ses partenaires. Du coup, l’effet de répétition dissout peu à peu l’acidité du ton initial et finit par agacer l’oreille… Autant le premier volet, qui explorait la genèse de ce bon vieux Tony – post-ado post-moderne en mal d’amour paternel – était drôle et convaincant ; autant Iron Man 2 épate, parfois, sans doute, mais ne séduit jamais.
Certes, on est chez les pros, donc le cahier des charges du « petit sequel illustré » a été respecté. Stark, qui fait son « coming out » – oui, oui, c’est bien lui Iron man – dans un show berlusconien blindé de play-mates, est plus solitaire et addictif que jamais (il passe son temps à biberonner une boisson… énergisante). Le nouveau méchant, un physicien russe manieur de fouets (sic…), subtilement campé par un Mickey Rourke tout droit sorti de The wrestler, est aussi effrayant qu’improbable. Quant aux nécessaires rebondissements de l’intrigue, la visière opaque d’Iron Man lui laissant peu de chances d’affirmer son profil psychologique… les scénaristes du film ont trouvé une super ruse : ils ont diversifié ses silhouettes. Histoire, bien sûr, de refléter les personnalités distinctes de cet homme déchiré…
Ajoutez à cette finesse globale des chromes rutilants – une scène à Monaco lors du Grand prix – ou des femmes en forme de canons (Scarlett Johansson et Gwyneth Paltrow, chacune dans leurs stéréotypes), et vous disposerez, en effet, d’une suite de blockbuster dans sa quintessence mâle. Entendez une sympathique autocaricature.
Ariane Allard
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Iron man 2
De Jon Favreau
Avec Robert Downey Jr, Mickey Rourke, Gwyneth Paltrow et Scarlett Johansson
Sortie en salle le 28 avril 2010
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