Helen : autopsie d’une disparition
Helen est une orpheline de 18 ans. La jeune fille très effacée vit sans passion entre ses cours au lycée et son petit travail de femme de ménage dans un hôtel. La disparition d’une de ses camarades de lycée va permettre à Helen de participer à la reconstitution des faits et, peu à peu, de s’immiscer dans la vie des proches de la victime, sa famille et son petit ami.
Porté par une interprétation sans faille de la débutante Annie Townsend, Helen est pourtant au niveau de l’exécution, limité à une succession de plans fixes (si l’on omet le plan séquence de dos du début fortement inspiré de Gus Van Sant) aussi beaux que froids. Et cette coquille vide d’Helen, mise en opposition avec la populaire adolescente disparue, prend peu à peu dans ce décor sans âme des allures de psychopathe dangereuse, de sombre mécanique sans cœur et sans émotion.
Si les sujets évoqués et combinés, le transfert pendant la phase de deuil, la condition d’orphelin et la construction d’une personnalité pendant l’adolescence, ne manquent pas de sel, il est difficile pour le spectateur de ne pas sentir les lacunes scénaristiques du film. Car difficile de faire plus triste et creux avec tant de matière et de talent (uniquement du coté d’Annie Townsend… mais quelle présence !).
Ce court métrage plutôt réussi, travail de commande avec beaucoup de contraintes (de lieux et des acteurs non professionnels locaux), étendu sur la longueur ne donne pas un long métrage à la hauteur des espérances mais marquera au moins les esprits pour sa révélation.
Lucile Bellan-Julé
Helen : autopsie d’une disparition
Un film de Joe Lawlor et Christine Molloy
Avec Annie Townsend
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Sortie le 7 avril 2010
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