The Ghost Writer – Roman Polanski
Au vu de la critique qui a encensé le dernier film de Polanski, on se demande si cela n’est pas un soutien que la profession souhaite apporter au réalisateur oscarisé pour Le Pianiste.
Il est pourtant saisissant de voir le rapprochement entre l’œuvre de fiction et la réalité. Comme le personnage d’Ewan McGrégor, Polanski semble aujourd’hui prisonnier d’un système absurde où le passé hanté du cinéaste ressurgit pour une accusation qui n’a plus lieu d’être. En agissant ainsi, les autorités privent un grand artiste de continuer son œuvre et au grand public d’admirer son talent.
Règlement de compte
Chaque réalisateur a pourtant son boulet qu’il traîne à ses pieds. Pour nous, cela sera certainement The Ghost Writer. Alors qu’il travaille depuis 2007 sur une adaptation historique de l’histoire de la ville de Pompéi, Polanski se voit obligé d’arrêter ce projet dû à des problèmes de financement. Il décide alors avec son scénariste de l’époque, l’écrivain Robert Harris, de se tourner vers l’adaptation d’un des ouvrages de ce dernier L’homme de l’ombre. Le livre livrait une accusation farouche sur le gouvernement de Tony Blair de l’époque et une critique virulente des Etats-Unis. Un sujet qui avait donc tout pour plaire à Polanski qui s’amuse ici à reprendre les éléments du livre pour régler ses comptes avec les Etats-Unis.
L’ombre d’Hitchcock
Peu d’éléments nous permettent pourtant de dire que nous sommes aux Etats-Unis : on regarde la BBC à la télévision, le casting est majoritairement composé de britanniques et l’action du film semble se situer au fin fond du Nord de l’Angleterre plutôt que sur la Côte Est des Etats-Unis. Mais passons ce détail sans grande importance. Là où le film pèche, c’est dans sa narration et sa direction d’acteur. Ewan McGrégor semble en effet aussi perdu que son personnage et à ce titre porte bien son nom d’« écrivain fantôme », rôdant continuellement dans un espace clos et froid. Quand à Pierce Brosnan, on regrettera de ne pas suffisamment le voir à l’écran.
Même si le film réussit à rendre une atmosphère hitchcockienne de par son intrigue et l’évolution du personnage principal, le spectateur n’arrive pas au final à véritablement entrer dans l’histoire et suivre cette enquête décousue dont la fin est des plus facile et tristement esthétique. Le grand défaut du film pourrait d’ailleurs aussi être attribué à la musique omniprésente d’Alexandre Desplat qui livre une partition assommante et répétitive.
En souhaitant se rapprocher de réalisateurs comme Ingmar Bergman et Michael Haneke, le réalisateur Roman Polanski nous déçoit après un Oliver Twist qui avait déjà partagé la critique. On préfèrera donc revoir ses classiques à l’image du Locataire et de Frantic.
Edouard Brane
www.cinedouard.com
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The Gost Writer
Un film de Roman Polanski
Avec Ewan McGrégor etPierce Brosnan
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