Béatrice et Bénédict d’Hector Berlioz à L’opéra Comique
” Adorons-nous donc, et quoi qu’on en dise,
Un instant soyons fous !
Aimons-nous !
Je sens à ce malheur ma fierté résignée ;
Sûrs de nous haïr, donnons-nous la main !
Oui, pour aujourd’hui la trêve est signée ;
Nous redeviendrons ennemis demain ! “
Et en effet, que l’ultime ouvrage lyrique de Berlioz se termine sur la réunion du couple qui s’est déchiré pendant deux actes laisse peu d’espoir quant à leur futur bonheur conjugal… Par chance, le rideau se baisse juste à temps après ces paroles et préserve le caractère joyeux de cet opéra-comique pétillant, où Berlioz concentra à la fin de sa carrière toute son ironie, sa verve et sa tendresse.
Malheureux dans ses amours mais amoureux jusqu’à la fin de ses jours, Berlioz
voyait dans les couples que forment les amants Héro et Claudio d’une part, les ennemis
Béatrice et Bénédict d’autre part, la possibilité de peindre à la fois l’enfer du lien conjugal – qu’il avait connu avec la plus grande actrice shakespearienne de son temps, sa première épouse Harriet Smithson – et l’extase du sentiment, seul capable de maintenir une âme en vie.
Créé au Festival de Baden Baden le 9 août 1862 sous la direction de Berlioz, qui s’était
imposé comme l’un des plus grands chefs d’orchestre de son temps, Béatrice et Bénédict ne parut sur une scène française qu’en 1890, un an après la mort du compositeur : c’était au Théâtre de l’Odéon, à Paris. L’Opéra Comique le programma pour la première fois en 1966, mais avec des récitatifs d’André Boll mis en musique par Tony Aubin et qui le transformaient… en opéra !
En février 2010, l’œuvre paraîtra donc pour la première fois dans la salle Favart sous sa forme originale. Mais Berlioz s’attendait à cette reconnaissance tardive :
“ Cette partition est difficile à bien exécuter, pour les rôles d’hommes surtout. À mon sens, c’est une des plus vives et des plus originales que j’aie produites. À l’inverse des Troyens, elle n’exige aucune dépense pour la mettre en scène. On se gardera néanmoins de me la demander à Paris. On fera bien, ce n’est pas de la musique parisienne. “
BÉATRICE ET BÉNÉDICT
opéra-comique en deux actes d’Hector Berlioz
Livret d’Hector Berlioz d’après Beaucoup de bruit pour rien de William Shakespeare.
Adaptation du livret de Dan Jemmett et Bob Goody
Créé à Baden-Baden le 9 août 1862
Six représentations du 24 février au 6 mars 2010
Mercredi 24 février 20h
Vendredi 26 février 20h* * Avec la participation de l’Association Accès
Dimanche 28 février 15h* Culture, représentations accessibles aux
Mardi 2 mars 20h* déficients visuels grâce à la fourniture d’un
Jeudi 4 mars 20h casque en auto-description.
Samedi 6 mars 20h
Salle Favart
Métro Richelieu Drouot
Direction musicale Emmanuel Krivine
Mise en scène Dan Jemmett
Décors Dick Bird
Costumes Sylvie Martin-Hyszka
Lumières Arnaud Jung
Chorégraphe Cécile Bon
Assistante à la mise en scène Meriam Korichi
Assistant musical Neil Beardmore
Direction du chœur Joël Suhubiette
Béatrice Christine Rice
Bénédict Allan Clayton
Héro Ailish Tynan
Ursule Elodie Méchain
Claudio Edwin Crossley-Mercer
Don Pedro Jérôme Varnier
Somarone Michel Trempont
Leonato Giovani Calò
Alberto (narrateur) Bob Goody
Le messager David Lefort
les éléments
La Chambre Philharmonique
Production Opéra Comique
Coproduction Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg
Coproducteur associé Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française
TARIFS 108 ▪ 87 ▪ 65 ▪ 40 ▪ 15 ▪ 6 €
LOCATION 0825 01 01 23 (0,15€ /mn) et www.opera-comique.com
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...