Temporalités Allemandes – Pavillon Carré de Baudouin
Heure locale, de Stefan Koppelkamm (Ortszeit Local Time)
Lorsqu’en 1990, entre la chute du Mur et la réunification, Stefan Koppelmann entreprit un voyage à travers l’Allemagne de l’Est, il voulait fixer sur la pellicule une situation dont il pensait qu’elle serait bientôt révolue. Les maisons, les rues, les places qu’il photographiait, donnaient l’impression que le temps s’était arrêté et laissaient pressentir ce qu’avait été l’Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale.
Une dizaine d’années plus tard, l’artiste s’est rendu sur les mêmes lieux qu’il a re-photographiés à partir des mêmes points de vue. Les transformations architecturales et mêmes les détails secondaires reflètent bien les changements historiques, sociaux et économiques qui ont eu lieu entre les premières et les secondes photographies.
Le titre de l’exposition Heure locale indique clairement qu’en des endroits différents et dans des sociétés différentes, il y a chaque fois un autre temps, le temps du lieu, qui n’est pas simplement celui du temps qui passe. Les différentes formes du glissement du temps apparaissent : les premières photographies montrant les blessures et traces renvoient à un temps qui semble avoir des décennies de retard, tandis qu’il s’accélère sur les secondes, plus récentes.
Scènes et traces d’une chute (Szenen und spuren eines falls)
Cette exposition présente cinquante photographies sur la chute du Mur, réalisées par huit photographes allemands et français : Thierry Buignet, Harald Hauswald, Kai-Olaf Hesse, André Kirchner, Barbara Klemm, Karl-Ludwig Lange, Nelly Rau-Häring et Maurice Weiss.
Ce projet de la Stiftung Brandenburger Tor, Berlin, conçu par Matthias Harder, conservateur de la Helmut Newton Stiftung Berlin, allie des aspects très différents de la chute du Mur : de l’empreinte journalistique à la photographie architecturale classique.
Le 9 novembre 1989, à l’annonce officielle de l’ouverture de la frontière, lorsque les premières Trabis ont roulé vers l’Ouest et que les Berlinois de l’Est et de l’Ouest ont fraternisé auprès du Mur, les huit photographes étaient présents. Ils étaient là aussi lors des événements précédents, les manifestations du lundi par exemple, et lorsque des milliers de citoyens est-allemands ont fui la RDA en passant par l’ambassade fédérale à Prague et ailleurs. Leurs photos méritent d’être vues dans le contexte du 20e anniversaire de la chute du Mur.
Cette exposition nous rend témoins de retrouvailles familiales et amicales devant l’arrière plan historique du Mur, provisoirement ouvert. Elle nous montre des gardes-frontières et des douaniers dépassés par la situation, le Palais de la République investi par des artistes, le siège de la Stasi occupé par des citoyens déchaînés. Et c’est le Mur toujours qui est le centre d’intérêt des photographes, le Mur et ses fresques du côté occidental et dans toute son horreur du côté oriental. Aujourd’hui, vingt ans après sa chute, on a peine à se représenter ce qu’étaient la Potsdamer Platz, la Pariser Platz et alentour, à l’époque, au centre historique de Berlin. L’exposition a été conçue comme un documentaire photographique pour ranimer nos souvenirs.
Expositions pour la commémoration de la chute du Mur de Berlin (1989) et la réunification de l’Allemagne (1990) : Heure Locale et Scènes et Traces d’une chute.
Du 12 février au 13 avril 2010
Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant
75020 Paris
Horaires:
Du mardi au samedi de 11h à 18h
Entrée libre.
Tél. 01.58.53.55.40
Métro Gambetta (Lignes 3 et 3 Bis)
Bus 26 et 96 (Arrêt Pyrénées/Ménilmontant)
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