Jim Hodges – Centre Pompidou
Né en 1957 à Spokane dans l’État de Washington, Jim Hodges effectue sa première exposition personnelle en 1986 lors de son cursus au Pratt Institute de Brooklyn. Mais ce n’est pas là la première reconnaissance de son travail. Effectivement, dès 1984 et jusqu’en 1993, Hodges travaille pour la galerie de Nancy Hoffman. Puis, une fois son diplôme obtenu, le jeune artiste fait la connaissance d’Elaine Dannheisser, collectionneuse new-yorkaise réputée qui offrit de nombreuses oeuvres au Musem of Modern Art de New-York (MoMA). Celle-ci, dont il deviendra un des rares amis artistes, lui propose alors un atelier en échange duquel il doit lui consacrer quelques heures de travail par semaine afin d’enrichir sa collection.
Très axée sur l’art contemporain, c’est grâce à cette même collection que Jim Hodges peut enrichir son regard artistique et se former en étant alors confronté à des artistes dont le travail influencera le sien : Felix Gonzalez-Torres dont il deviendra l’ami, Robert Gober, Matthew Barney ou encore le Français Christian Boltanski. À propos de ce dernier, Hodges évoque comme il put être profondément marqué par une de ses oeuvres appartenant à Elaine Dannheisser. Boltanski cherche avant tout dans son travail à créer l’émotion à travers ses multiples expressions artistiques. Caractéristique de nombreux artistes parmi lesquels Jim Hodges, qui s’attache dans un art empreint de biographie, à susciter un sentiment de tendresse.
Deux en un
Si le dessin est omniprésent dans le travail de l’artiste, ce dernier ne s’y cantonne pas et propose ainsi aux regards différents médiums allant du crayon à la sculpture florale. Ainsi, c’est à des oeuvres fortement contrastées que nous sommes confrontés au Centre Pompidou. En effet, l’artiste est capable de proposer des réalisations d’un minimalisme assumé au vue du dépouillement de certaines pièces et en même temps, de présenter des travaux si exubérants et riches qu’ils en deviennent baroques. Or, qu’y a-t-il de plus opposé que le baroque et le minimalisme ? D’un côté un art dépouillé de tout superflu et de l’autre, un art de la volubilité, de la luxuriance…
C’est de cette ambivalence que se joue l’artiste en utilisant tout à la fois des matériaux modestes tels que le papier, les pastilles de couleur ou les fleurs en tissu et de l’autre, des matériaux précieux tels que la feuille d’or. En travaillant ainsi, Jim Hodges parvient à montrer deux aspects de sa vision personnelle d’un monde marqué tant par la beauté et la joie de vivre que par la maladie et la mort.
Un art que l’on pourrait qualifier de « doux », « frais », « simple ». Un art qui ravira ceux qui ont du mal avec l’art d’avantage engagé d’autres artistes présents dans les salles du musée. Un art que l’on pourrait malheureusement qualifier d’un peu trop « reposant », mais les discours sur l’art ont toujours divergé et divergeront toujours.
Un des plus grands intérêts de l’art étant justement sa capacité à susciter diverses émotions selon les spectateurs, n’attendez plus pour vous rendre au Centre Pompidou et pour visiter le sympathique univers de Jim Hodges qui fermera bientôt ses portes à Paris pour se trouver propulsé à Venise, puis Londres. Et puisque vous serez sur place, ne laissez surtout pas s’en aller la fabuleuse exposition de photographies surréalistes « La Subversion des Images » qui, si elle n’en finira pas de vous enchanter, s’achève quant à elle, très prochainement.
Jonathan Hoenig
Jim Hodges, Love, etc.
Jusqu’au 18 janvier 2010
De 11h à 21h tous les jours sauf le mardi
Plein tarif : 12 euros ou 10 euros selon la période
Tarif réduit : 9 euros ou 8 euros
Gratuit avec le Laissez-passer annuel et pour les moins de 18 ans
Centre Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
M° Rambuteau
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