Sortie DVD – Cherry Blossoms
Ce voyage le conduira de Berlin, où habitent plusieurs de leurs enfants, à la Mer Baltique, puis de la mer Baltique au Japon, alors qu’on y célèbre le Hanami, la floraison des cerisiers, symbole de la beauté et de l’éphémère.
Note d’intention de la réalisatrice :
Pourquoi est-ce que je reviens si souvent au Japon ?
“C’est déjà le 3ème film, après EPANOUISSEMENT GARANTI et LE PECHEUR ET SA FEMME, que j’ai tourné partiellement au Japon. J’y suis venue pour la 1ère fois il y a 20 ans. Mon premier film était sélectionné au festival de Tokyo, et je suis entrée dans ce pays comme on entre dans un rêve. Le premier soir à Tokyo, après près de 24h de voyage, j’ai erré dans les rues de la ville : l’air était humide et tropical, les lanternes chinoises des taxis étaient allumées et un groupe de gens habillés en noir semblait nager à côté de moi tel un banc de poissons. Je n’ai pas osé les rejoindre mais j’en mourrais d’envie, même sans savoir où ils allaient. Je suis allée au cinéma mais ce que je voulais réellement faire était de découvrir ce pays étranger. Alors j’ai demandé à quelqu’un de m’écrire le mot « Tokyo » sur une feuille de papier, puis je suis allée à la gare de Shibuya et suis montée dans le premier train pour Kamakura. Après un court voyage, j’étais au milieu des temples et des forêts de bambous. J’étais bouleversée. J’étais sûre d’avoir trouvé le paradis. J’ai marché, marché. Je ne pouvais rien lire ni dire. Je me sentais invisible, comme camouflée, même si je dénotais totalement, moi blonde, grande et portant un imperméable jaune vif. Cela m’a plutôt réjouie.
Je suis retournée au Japon en 1994, dix ans plus tard, avec ma fille. A la surprise des organisateurs du voyage, j’avais insisté pour séjourner dans un petit B&B traditionnel, appelé « Minshukus », où j’ai découvert la tradition du bain japonais, ainsi que l’extrême délicatesse de la cuisine japonaise et du service en général – tout était minutieux, délicat, préparé avec amour – c’est ce que les japonais appellent « mono no aware » (être enchanté, transporté, ému par le monde extérieur).
Peut-être les japonais sont-ils plus conscients de la nature éphémère des choses et savent-ils mieux savourer les instants les plus simples de la vie. J’ai appelé mon mari en Allemagne pour lui dire combien je regrettais de ne pas l’avoir à mes côtés… A mon retour, j’ai revu les films de Yasujiro Ozu. Lorsque je les avais découverts, alors étudiante, je les avais trouvé trop lents. Avec du recul , j e pense que j’étais tout simplement trop jeune pour ces films. Maintenant, je comprends cet amour très spécial que portent les japonais à tous les petits détails de la vie qu’Ozu évoque si bien dans ses films. Le thème préféré d’Ozu est aussi le mien : la famille. Ozu a, toute sa vie durant, raconté des histoires de famille de la même façon que Hokuzai a peint et repeint le Mont Fuji.
Après la mort de mon mari qui était le chef opérateur de mes films, j’étais certaine de n’être plus capable de faire de films. C’est un ami, Werner Penzel, qui m’a persuadée d’essayer de nouveau. Il m’a suggéré de partir de chez moi chaque jour avec un petit appareil photo-vidéo et tout simplement d’observer. C’est ainsi, sans même le préparer, que j’ai réalisé le documentaire L’INSTANT (AUGENBLICK). Le simple fait d’observer m’a guidée.
J’étais auparavant habituée à des scénarii très structurés, à de grosses équipes de tournage, j’essayais de créer une réalité dans la fiction, de recréer la réalité. Filmer en amateur est devenu mon camouflage : je suis devenue une touriste qui regarde les images au lieu de les chasser et de les obliger à ressembler à ma perception du monde.”
Cherry Blossoms
Un film de Doris Dörrie
Avec Elmar Wepper et Hannelore Elsner
Durée : 2h02
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DVD Zone 2
Image : 16/9 compatible 4/3
Dolby
Langue : Allemand
Sous Titres : Francais
Bonus : Note d’intention – Biofilmographie de Doris Dorrie – Biographies de Elmar Wepper et Hannelore Elsner – Bande Annince – Performance de Butoh par Tadashi Endo – Scènes Coupées – Interviews
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