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Andréa Chénier, ou la mort d’un poète précurseur du romantisme, à l’Opéra Bastille

6 décembre 2009
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Dans une France aristocratique moribonde, une comtesse tente de divertir ses invités par une gavotte tandis qu’à sa porte, le peuple meurt de faim. Tel est le début d‘Andréa Chénier, fresque historique d’une intensité bouleversante. Les somptueux décors et magnifiques costumes de ce premier acte donnent le ton de ce drame humain aux sentiments exaltés. Tous les chanteurs du choeur incarnant les invités sont fardés de blancs, et vêtus de gris, à moitié morts, fossilisés.

 

Seuls Andréa et Madeleine qui se rencontrent et qui tombent amoureux l’un de l’autre, irradient. Les couleurs sont significatrices. Elle a passé rapidement une robe blanche virginale tandis qu’il porte une veste  bleue couleur de vie et de pureté. La mise en scène et la scénographie s’allient pour noter ce monde qui s’écroule :  les murs gigantesques basculent dès la fin du premier acte. Un souffle épique anime tout le livret formidablement écrit, la « patrie » et les étendards s’agitent pour annoncer cette période terrible de notre histoire : La Terreur.

 

 

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© Opéra national de Paris/ Mirco Magliocca

 

 

La révolution tue ses propres fils

 

Les airs révolutionnaires scandent chaque acte. On entend au loin, dans les coulisses : « Les aristocrates, on les aura ! » ou bien « Dansons la Carmagnole ! » Mais le maître mot de la vie, c’est l’Amour. Andréa et Madeleine en témoignent dans un duo bouleversant .

 

Superbe interprétation de Micaela Carosi, faisant de Madeleine une héroïne au grand coeur, aimante, fraîche, émouvante. Marcelo Alvarez, le rôle titre, est d’une force éblouissante. Le puissant ténor, sublime, émeut et gagne toute la salle qui n’a de cesse de lui rendre des ovations tout au long du spectacle.

 

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© Opéra national de Paris/ Mirco Magliocca

 

 

D’un lyrisme emporté, torrentiel, la musique de Giordano fait s’enflammer un hymne à la fraternité, à l’amour et à la mort libératrice. En effet, le dernier tableau est superbe, Andréa et Madeleine courent à la mort, heureux d’être enfin réunis.

 

Les personnages ne sont pas tous d’une seule couleur. Celui de Gérard est grandiose. Porte-parole des plus faibles, il décide de jeter sa livrée de laquais au premier acte. Au second, c’est un homme dangereux qui se sert de son pouvoir pour poursuivre Madeleine dont il est amoureux. Pourtant il n’hésitera pas à prendre la défense d’ Andréa au tribunal révolutionnaire.

 

Le public apprécie la performance de Maria José Montiel en Madelon. Déchirante, d’une voix extrêmement  pure, le personnage offre à la Révolution son dernier petit-fils. Quelle grandeur d’âme !  Un moment terriblement  émouvant ! Particulièrement salués également, le chef d’orchestre Daniel Oren et ses musiciens et le chef de choeur Patrick Marie Auber, entouré d’une centaine de chanteurs lyriques. Un mise en scène fabuleuse à découvrir en décembre.

Marie Torrès

 

 

 

 

 

Andréa Chénier
DRAMMA ISTORICO EN QUATRE ACTES (1896)
MUSIQUE D’UMBERTO GIORDANO (1867-1948)
LIVRET DE LUIGI ILLICA
En langue italienne

DANIEL OREN – Direction Musicale
GIANCARLO DEL MONACO – Mise en scène
CARLO CENTOLAVIGNA – Décors
MARIA FILIPPI – Costumes
WOLFGANG VON ZOUBEK – Lumières
LAURENCE FANON – Mouvements chorégraphiques
PATRICK MARIE AUBERT – Chef du Chœur

8 représentations du 3 au 24 décembre 2009

Jeudi 3 décembre 2009 19h30
Dimanche 6 décembre 2009 14h30
Mercredi 9 décembre 2009 19h30
Samedi 12 décembre 2009 19h30
mardi 15 décembre 2009 19h30
vendredi 18 décembre 2009 19h30
lundi 21 décembre 2009 19h30
jeudi 24 décembre 2009 19h30

TARIFS
172€, 152€, 130€, 104€, 77€, 40€, 20€, 10€, 5€

INFORMATIONS / RÉSERVATIONS

Par téléphone : 08 92 89 90 90 (0,337€ la minute)
Par Internet : www.operadeparis.fr
Aux guichets : au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille
Tous les jours de 10h30 à 18h30 
Sauf dimanches et jours fériés

À l’ OPÉRA BASTILLE
Métro Bastille

 

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