Ti Harmon : une Américaine à Paris
New York/Madrid/Paris
D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a toujours voulu chanter. Elle a grandi à Philadelphie mais c’est à New York qu’elle a commencé à professionnaliser sa fibre artistique. Diplômée de la New York University en théâtre, elle a longtemps dirigé sa propre compagnie jusqu’au jour où elle a eu envie de changer de vie, de faire de sa passion pour le chant une nouvelle carrière. Au début de l’année 2002, elle s’est envolée pour l’Espagne pour suivre son cœur mais surtout pour apprendre la musique. Perfectionniste, elle ressentait le besoin de pouvoir concrétiser ses désirs auprès de musiciens et cela passait par une connaissance des instruments, du solfège, des variations et des harmonies. Elle s’est donc mise au travail, toujours portée par un optimisme sans faille. Ses pérégrinations l’ont ensuite menée jusqu’à Paris qui reste pour elle la capitale de la culture, de la création, où tout est possible.
Elle y a d’abord rencontré Thomas Hugenel (contrebasse) puis Germain Guyot (piano), Anthony Menier (batterie) et Stéphane Berti ( guitare). Elle avoue fonctionner à l’instinct, si le « courant » ne passe pas, rien n’est possible. Fort heureusement, elle a trouvé dans ceux qui l’entourent un soutien porteur pour la création, une énergie similaire, lumineuse.
Women for soul
Ses goûts musicaux sont éclectiques en tant qu’auditrice mais dans son rôle de chanteuse, c’est le jazz qui a sa préférence. On ne saurait s’en plaindre, sa voix douce, chaude et sensuelle délivre des électrochocs qui hérissent les poils. La mélodie porte les mots. Les chansons, fragments de vies nous donnent une impression de proximité émotionnelle qui nous laissent tous chamboulés. L’osmose avec ses musiciens prend dès lors tout son sens. Ils n’ont pas de protocole de travail, chaque mot finit par trouver sa note au gré des expérimentations. Chacun propose, expose et c’est ce qui fait toute la richesse de cette musique qu’ils composent à dix mains.
Ti Harmon est une chanteuse généreuse. Son besoin de partager se traduit par sa collaboration avec d’autres artistes féminines pour la soirée Women for soul. Il ne s’agit pas d’exclure les hommes mais plutôt de présenter ce dont les femmes sont capables.
L’album est en cours d’élaboration, en attendant, précipitez-vous au Bizz’art le 27 novembre 2009 et laissez-vous envoûter…
Ranjitha Delebecque
Quel est votre premier évènement artistique marquant ?
J’avais cinq ans. Je voulais absolument chanter devant toute la classe, rien n’était alors plus important pour moi.
Y a-t-il un espace qui vous inspire ?
Chez moi, tard dans la nuit quand tout est calme. Quelques bougies, de l’encens, je peux alors laisser libre cours à mes envies créatrices.
Quelle est votre idée de la consécration artistique ?
Que ma musique touche le plus de monde possible. Le jazz n’est pas une musique facile à transmettre.
Quelles sont vos obsessions et comment nourrissent-elles votre travail ?
Je suis pleine d’obsessions. Je suis une perfectionniste. Il m’arrive de réécrire une chanson des dizaines de fois jusqu’à ce que j’aie trouvé ce que je cherchais. C’est une question de vibrations, de sensations, quand ça marche, ça marche.
Quelle place prend votre travail dans la vie ?
Il est toujours là, la musique est partout. Il m’est très difficile de voir des concerts, ça me rend très nerveuse, je compare tout, ça devient impossible.
Propos recueillis par Ranjitha Delebecque
Women for soul
Le 27 novembre 2009
Bizz’art
167 Quai de Valmy, Paris 10e
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Ti Harmon : www.myspace.com/tiharmon
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