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Rien ne sert d’exister au Théâtre de Ménilmontant

20 novembre 2009
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Déjà fœtus, il refusait de sortir du ventre de sa mère, trop de questions l’assaillaient, il était « in-uterrogation ». C’est ainsi que se présente à nous Yves Cusset, en pyjama, les cheveux en bataille entouré d’une montagne de valises pleines d’ouvrages qui vont nous aider à décortiquer le monde avec lui. Avant d’entamer son show, il tient à nous préciser qu’il est un philosophe de scène qui ne tient pas à ce qu’on le confonde avec BHL, « le philosophe du Bazar de l’Hôtel de Ville ».

 

Le ton est donné, mais le propos n’en est pas moins renseigné puisqu’en dépit de son talent humoristique probablement inné, il faut rappeler qu’Yves Cusset est à l’origine professeur de philosophie et auteur de divers essais sur la philosophie politique contemporaine et l’art contemporain. Néanmoins, le propos est constamment abordable, en témoigne son dérisoire manuel de référence La mort pour les nuls.

 

Cette petite session comique et didactique s’appuie donc sur trois questions magistrales : « Pourquoi la mort ? A quoi sert d’exister ? L’amour est-il possible ? ». Sans dévoiler toute la superbe de ce grand moment de rhétorique, nous pouvons tout de même annoncer que la mort sera le premier thème traité parce que « dans la mesure où il est recommandé de garder le meilleur pour la fin, comme la fin n’est pas le meilleur, autant commencer par elle ».

 

La mise en scène de Gilles Berry nous propose un moment didactique au saut du lit ou bien serait-ce un rêve de philosophie ? Le choix de lumière chaudes confère à la pièce une atmosphère conviviale et les nombreuses références à nos chanteurs populaires comme Brel et Barbara, ne font que renforcer cette intimité qui se crée en lui et nous. Alors, nous pouvons parler d’amour, nous pouvons dire « miam », « glup »,« slurp », « nouveaux fragments du discours amoureux » dont notre hôte nous explique les tenants et aboutissants.

 

Yves Cusset nous avait prévenu : « Le Philosophe est aux questions ce que le psychopathe est au crime ! » . Digne héritier de Foucault (non pas Jean-Pierre) et Desproges, non seulement il pose les bonnes questions, mais il a la bonne tournure ! On sort du spectacle  réjoui, avec la certitude que la véritable question à se poser ne serait donc plus, dans quel état j’erre, mais dans quelle voie tu erres ?

 

Angélique Lagarde

 

 

Rien ne sert d’exister
Ecrit et interprété par Yves Cusset
Mise en scène de Gilles Berry
Jusqu’au 29 novembre

 

Théâtre de Ménilmontant
15, rue du Retrait
75020 Paris
Réservations : 01 46 36 03 43
Métro Gambetta

 

www.menilmontant.info

 

Retrouvez cet article et une fine sélection de l’actalité culturelle sur www.kourandart.com

 

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