Les vivacités du Capitaine Tic – Eugène Labiche – Théâtre Essaïon
1861, le tonique Capitaine Tic est de retour chez les siens. Il vient de démissionner de l’armée. Convié chez sa tante, il y retrouve sa cousine devenue séduisante jeune femme dont il tombe éperdument amoureux. Hélas, celle-ci est promise à M. Magis, scientifique reconnu et austère… Une intrigue pleine de rebondissements, de surprises et d’éclats de rire, se tisse peu à peu dans laquelle s’affrontent avec vivacité l’élément militaire et la science…
Le propos
Deux prétendants se disputent la main de Lucile. D’un côté, un jeune homme scientifique, positiviste, mais austère. De l’autre, un militaire, sanguin, vif, couvert de gloire en Algérie, en Italie, en Chine. L’armée française victorieuse est très populaire à cette période. La pièce prend le parti du militaire et se moque du courant positiviste. Monter cette pièce aujourd’hui, dans une période à l’inverse souvent antimilitariste, permet de rouvrir ce débat et rafraîchir les mémoires. Comment se positionner avec nos valeurs d’aujourd’hui face à la valorisation de l’acte héroïque militaire d’hier ? A l’instar de 1861, le positivisme, austère et risible est-il encore aujourd’hui, toujours sujet à rire ?
Les enjeux de la mise en scène
La mise en scène se concentre d’abord à restituer le génie comique de Labiche. Cette pièce, comme toutes les pièces de l’auteur, possède une mécanique du rire, précise et exigeante. Le travail d’interprétation doit donc être millimétré et tout en rupture pour trouver le rythme juste, vif, énergique. Je souhaite rendre intelligible, pertinent le langage d’époque et afficher l’art du dialogue de Labiche pour mettre en valeur les questionnements de la pièce. L’amour doit-il s’affranchir des contraintes sociales ? Il faut rendre palpable les pressions sociales fortes et concrètes, liées au mariage dans le milieu bourgeois du Second Empire. Et cette pièce bouscule les préceptes de l’époque puisqu’elle prône la victoire de l’amour. Les costumes sont réalistes, « créent l’époque » et projetent le spectateur visuellement dans l’atmosphère de ces salons mondains. Le décor est propice aux entrées/sorties rapides liées au vaudeville, mais dans un principe circulaire (un peu telle une piste de cirque), en évitant la traditionnelle représentation des salons « au carré » avec fauteuils, canapés et portes qui claquent. Nos murs aux tentures fleuries, par le jeu des lumières, deviennent transparents et mettent à jour les « mesquineries de couloirs ». De nombreuses pièces de Labiche possèdent des intermèdes chantés. Hélas, pas celle-ci ! Je me suis donc permis de trahir l’auteur pour mieux lui être fidèle, en inventant des épisodes musicaux, écrits par Axel de Ferran (texte) et Nicolas de Ferran (musique), et chantés par les comédiens entre chaque acte.
Freddy Viau
Les vivacités du Capitaine Tic
D’Eugène Labiche
Mise en scène de Freddy VIAU
Scénographie : Nic de FERRAN (LE TIROIR JAUNE)
Costumes : Rick DIJKMAN et Katia ABROS
Musique originale, Compositeur : Nicolas de FERRAN
Lumières : Cristèle MOREAU // Chorégraphies : Alexandra ANTOINE
Avec Angélique FRIDBLATT (Lucile), Laëtitia RICHARD (Madame de GUY-ROBERT), David DOS SANTOS (Capitaine Horace TIC), Régis ROMELE (Bernard et L’Invitée), Régis CHAUSSARD (Monsieur DESAMBOIS) et Charles LELAURCharles LELAURE (Monsieur Célestin MAGIS)
Du 2 septembre au 31 octobre 2009
Du mercredi au samedi à 21h30
Réservations au 01.42.78.46.42 (du lundi au samedi de 11h à 22h)
Plein Tarif : 20 €, Tarifs Réduits : 15 € (étudiants, demandeurs d’emploi
Théâtre Essaïon
6, rue Pierre au Lard
75004 Paris
M° Hôtel de Ville ou Rambuteau
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