GIACOMO sur les planches, une trilogie autobiograpique de Gilbert Ponté présenté à la Manufacture des Abbesses
En pleine « quarantaine », Gilbert PONTÉ auteur, acteur, a souhaité humblement témoigner de son histoire d’enfant immigré italien et de celle de toute sa famille, et s’est lancé en 2005 dans l’écriture et la conception d’une trilogie de la mémoire, « La saga Giacomo ».
Episode 1, « Giacomo, l’enfant de la cité ». L’enfant Giacomo fuit l’Italie d’après guerre avec ses parents et rêve d’un monde meilleur : La France ! […] La France paraît bien petite depuis cette drôle de cité, mais la vie va son train, joyeuse, studieuse, pleine de surprises, et l’Italie, vue des bords du Rhin, devient le pays mythique où, riche, on reviendra construire une grande et belle maison…
Episode 2, « Giacomo, sur les planches ». L’Italie n’est plus qu’un El Dorado, un rêve inatteignable d’où l’on reçoit des lettres qui mettent toute la maison en émoi… Surtout lorsque Giacomo avoue à l’occasion qu’il ne sait plus lire l’italien, sa langue maternelle, « alors qu’il lit les cochonneries de Molière dans les cabinets » ! C’est que Giacomo vient de découvrir le théâtre à l’école, Molière, « Les Fourberies de Scapin », et c’est un jeu qu’il aime bien. Le théâtre, c’est sa manière à lui de s’intégrer, tel qu’il est, tel qu’il a grandi, ici, en France, parmi tous les gens de la cité. C’est sa manière aussi de grandir, « cornaqué » par son oncle Eddy qui l’aide à répéter en cachette, et soutenu par sa première groupie, Sandrine, ses jupes courtes, son appareil dentaire et sa folle envie d’être la Juliette de son Roméo/Giacomo… Au coeur de la trilogie, un épisode qui se veut comme un tournant entre l’hier italien et le demain d’une France qui change vite…
Episode 3, « Le monde est grand, Giacomo ». Ce troisième et dernier volet sera à découvrir courant 2010. Giacomo y deviendra adulte sans pour autant renier ni l’enfant qu’il a été ni ses rêves de théâtre…
Avec sa trilogie des Giacomo, Gilbert PONTÉ ose au fond un fascinant travail de mémoire et dit, avec l’humour et la générosité qui le caractérise, son amour pour ses origines, en même temps que pour le pays qui l’a vu grandir, et surtout, pour toutes ces « petites gens » sans histoire qui font justement l’Histoire. En même que la sienne, c’est leur parcours qu’il raconte, et comme l’a signalé un journaliste à propos de « Giacomo, l’enfant de la cité » : on est touché et c’est immense…
NOTE D’INTENTION DU METTEUR EN SCENE…
Avec « Giacomo, sur les planches », Gilbert PONTÉ continue à parcourir une histoire vraie, la sienne et celle des “siens”, sa famille, ses amis, les personnes qui ont compté dans « son » histoire. Cette histoire personnelle qui rejoint la grande Histoire (l’homme qui marche enfin sur la lune, la France de l’après mai 68, l’avènement de la télévision), il la raconte en interprétant de nouveau une incroyable galerie de personnages à la fois drôles et attachants, toujours vrais parce que profondément humains…
Ce deuxième épisode est au moins aussi riche et touffu que le premier, et l’écriture a encore gagné en maturité. Il prouve de manière encore plus certaine et évidente qu’à travers la France d’il y a près de quarante ans, c’est bien de celle d’aujourd’hui dont Gilbert PONTÉ veut témoigner, dans un énorme éclat de rire le plus souvent, et de la gravité parfois. Et toujours, une absolue sincérité.
Dans ce nouveau Giacomo, là où nous avions cherché l’épure dans le premier épisode, nous avons voulu oser, à notre niveau, une certaine démesure, et avouer notre envie de théâtre, avec tout ce que cela peut avoir de « spectaculaire ». Le sujet y invitait puisque Giacomo y découvre sa vraie vocation : faire du théâtre… Et lorsqu’on a dix ans, ou à peine plus, on se lance dans ce qu’on croit être sa vocation comme on fait tout le reste : avec fougue et folie, démesure et déraison, en tout cas une passion unique, entière et débordante.
Car en parlant de lui, Gilbert PONTÉ parle de nous, de chacun de nous, de l’enfant que nous fûmes, avec nos rêves, nos espoirs, nos vocations, réussies ou avortées. Gilbert PONTÉ a, je crois, réussi la sienne, à sa manière, c’est à dire avec humilité et sincérité. Et avec lui, et pour lui, j’aimerais dire et faire sentir à quel point, lui et moi (grâce à lui en partie), nous aimons le théâtre, cette simple rencontre entre un acteur, un spectateur et un texte, rien de plus. Un rien qui ouvre pourtant sur des pans de mondes entiers. Un voyage qu’aucun effet spécial n’est encore capable de copier. Parce qu’il y est question de vérité sans doute, et d’amour. Cet amour dont la compagnie Théâtre Alicante, la compagnie que je dirige, a choisi de mettre au centre de son projet artistique: sans fax, ni texto, ni internet, simplement avec le coeur, un texte et quelques hommes et femmes, auteur, acteur, metteur en scène, mais aussi décorateur, musicien, éclairagiste, qui croient encore qu’un moment de théâtre peut changer quelques choses à nos vies. Même s’il s’agit seulement de raconter celle d’un petit bout d’homme prénommé Giacomo…
Stéphane AUCANTE
GIACOMO sur les planches, une trilogie autobiograpique de et par Gilbert Ponté
Gilbert PONTÉ
Stéphane AUCANTE, Adaptation et Mise en scène
Gilles TEYSSIER, Décors
Kosta ASMANIS, Création lumières
Jusqu’au 31 janvier 2010
Du jeudi au samedi à 21h00 et dimanche à 17h00
Prix des places :
Plein Tarif : 24€ – Tarifs Réduits : 13€ (étudiants, demandeurs d’emploi, plus de 65 ans)
LA MANUFACTURE DES ABBESSES
7, rue Véron
75018 Paris
Métro : Abbesses ou Blanche
Tél : 01 42 33 42 03
www.manufacturedesabbesses.com
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