0 Shares 1732 Views

Lexicon ou le nouveau genre hip hop. Interview

6 septembre 2009
1732 Vues
lexicon_itw

 

Artistik Rezo : Gideon et Nick, pouvez-vous nous parler de la genèse du groupe ?

 

Gideon : Nous sommes frères donc notre histoire a commencé de cette manière, dès la naissance (rires).

Nick : Oui, ça a vraiment commencé lorsqu’on s’est mis à écrire des chansons dans nos chambres quand on était enfants. Au fil du temps c’est devenu de plus en plus sérieux. Quand Gideon était à l’université, il est entré à la station de radio, on a commencé à s’y mettre plus sérieusement, et on a eu nos morceaux à la radio. Du coup, tout s’est enchaîné rapidement, on a donné des concerts et aujourd’hui on joue aux Solidays (rires).

 

Artistik Rezo : De quoi parlent vos chansons en général ?

 

Gideon : Nos chansons sont du genre fun. Plutôt que de parler des tracas et des misères de la vie quotidienne, on fait le choix de faire oublier à notre public les choses négatives. On a juste envie de s’amuser.

Nick : On essaie de capturer des instants, nos morceaux illustrent des parcelles de vie.

 

Artistik Rezo : Alors pourquoi avoir choisi Lexicon pour nommer votre groupe ?

 

Nick : Lexique ! En tant que rappeurs et avec notre style, nous avons toujours un peu été des outsiders. Lexique fait référence au dictionnaire car comme le langage, nous faisons partie d’un tout et avons aussi notre propre univers.

 

Artistik Rezo : La France vous a découvert grâce aux Solidays. Votre morceau Junk Food était la chanson officielle du site, qu’avez-vous ressenti en le découvrant ?

 

Nick : Horrible ! Nous avons pensé les poursuivre (rires).

Gideon : Non, sérieusement, on était très contents. Quelqu’un nous a prévenu de la diffusion de notre chanson sur le site, nous n’étions pas au courant. La première fois que nous l’avons entendue, on a pensé que plusieurs titres s’enchaînaient ; Puis lorsqu’on s’est aperçu qu’il n’y avait que Junk Food, nous avons été très excités. Surtout, cela nous a permis d’être connus des festivaliers avant le concert. Nous étions très honorés.

 

Artistik Rezo : Avez-vous des obsessions qui nourrissent votre travail ?

 

Nick : Nous avons grandi sous l’influence du hip-hop new yorkais des années 90, avec surtout De La Soul et A Tribe Called Quest. Mais nous avons aussi été bercés au son de The Police, et Talking Heads. Ensuite, le hip-hop est devenu tout simplement horrible (rires). Alors au fil du temps nous avons commencé à écouter de plus en plus de rock dont The Strokes et Franzs Ferdinand. C’est devenu étrange pour nous d’écouter de la musique qu’on n’exploitait pas. Du coup nous voilà avec notre son qui assemble du mieux qu’il peut, rock et hip-hop.

 

Artistik Rezo : Et donc ce n’est pas dur de travailler entres frères ?

 

Lexicon : (rires) Oui et non.

Gideon : Il est chiant comme pas possible (rires). Non c’est plutôt un avantage. On se connaît tellement bien qu’on peut avoir les pires disputes et se traiter de tous les noms c’est oublié cinq minutes après. On fait ça depuis des années et nous n’avons jamais la crainte d’une séparation. Une dispute ne coutera que quinze minutes d’embêtements.

Nick : Et puis notre maman serait tellement triste si on venait à se séparer (rires).

Gideon : Nous ne sommes pas jumeaux, mais je le ressens comme si on avait ce lien : nous n’avons pas besoin de mots pour savoir ce que l’autre veut. Il y a une alchimie implicite entre nous dans la vie et dans la musique – sur scène et dans l’écriture des textes –, une alchimie qui ne pourrait exister avec une autre personne.

Nick : Tout à fait, et d’ailleurs on se chamaille comme un couple marié. C’est embarrassant quand il y a d’autres gens autour (rires).

Artistik Rezo : Vous mobilisez-vous pour certaines causes ?

Gideon : J’ai une philosophie : « tu devrais toujours essayer de faire le bien ». Par exemple il y a beaucoup de Sans Domicile Fixe à Los Angeles ou de personnes qui se sont retrouvées à la rue après avoir fait la guerre : si tout le monde fait un peu en leur accordant juste un minimum d’attention, c’est déjà beaucoup. Le plus petit geste de solidarité peut avoir une grande portée si tu n’as pas le temps de t’impliquer dans de plus grandes causes.
Je ne suis pas engagé dans une cause en particulier, mais j’essaie d’être le plus charitable possible.
Nick :
C’est tout à fait ça !

 

 

Propos recueillis par Mélanie Grenier et Aurélie Guisiano

SNAP/Laitdbac Records
Sortie septembre 2009

Lexicon en tournée
Du 3 octobre au 14 novembre
Le 17 octobre au Showcase, Paris.

Pour en savoir plus : http://www.myspace.com/lexicon

A lire sur le même sujet : Le concert de Lexicon aux Solidays 2009

Articles liés

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Agenda
50 vues

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée

Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Agenda
51 vues

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes

Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman,  Sanson,...

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Agenda
67 vues

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point

Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...