Serge Barbuscia, directeur du Théâtre le Balcon à Avignon
C’est au lycée à Marseille que Serge Barbuscia a commencé le théâtre. A la suite de cette expérience, il décide d’en faire sa vie et se met à travailler au sein d’une compagnie. Même s’il a suivi pendant un an l’enseignement de Jacques Lecoq, il s’est surtout formé sur le tas : « j’ai fabriqué mon métier tout seul, au contact des autres » indique-t-il.
Le Théâtre du Balcon.
En 1983, il crée sa propre compagnie et fonde le théâtre du Balcon à Avignon pour pouvoir mener à bien ses projets. Il a monté une quarantaine de spectacles très différents, présentés en France et à l’étranger, en travaillant sur des poètes et écrivains tels que Victor Higo, Lorca, Maupassant, … ou encore sur des auteurs tels que Hélène Pedneault, Yves Garnier, Alain Monnier, Christian Petr… Son objectif est de découvrir et de revisiter des œuvres peu fréquentées, telles que celle de Neruda, et notamment, dans ce cas, sur des textes sur Picasso. « Les créations du Balcon sont toujours le fruit d’une rencontre entre un créateur et les interprètes », explique-t-il.
Le théâtre comme rencontre.
Cette idée de rencontre, elle est présente également dans le rapport qu’entretient le théâtre avec son public. En choisissant Avignon, il était sûr que le théâtre bénéficierait du festival, mais ce choix a été fait aussi parce Serge Barbuscia est originaire du Sud et il a vraiment eu envie que son théâtre vive toute l’année et qu’une relation se crée avec le public local. Il faut dire que le théâtre qu’il défend est celui d’un théâtre citoyen, « un théâtre qui se tienne au centre de l’agora, explicite-t-il. Le théâtre doit défendre des auteurs vivants et renseigner le public », ce qui rend nécessaire une certaine proximité avec les spectacteurs.
Même chose pour les compagnies invitées, Serge Barbuscia fait travailler chez lui des personnalités dont les recherches vont dans le même direction : « il y a en général l’envie de faire un bout de chemin ensemble ».
Quelles sont vos racines, réelles ou imaginaires ?
– Je citerai Michaux comme réponse : « Je suis né de trop de pères ».
Quel est le premier évènement artistiquement marquant de votre vie ?
– Carmen.
Existe-t-il un espace qui vous inspire ?
– La mer, les vagues.
Quelle place tient la fuite du temps dans votre vie ?
– L’idée qu’on va toujours trop vite vers nulle part.
Croyez-vous en l’existence d’un mot, d’une image, d’un son, d’un geste absolu ?
– Oui, l’univers a son geste, un certain rythme, qui peut être chargé d’une grande émotion.
Chloé Goudenhooft.
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...