Nouara Naghouche
En quelque sorte, Nouara Naghouche a toujours été le clown de service, et ce sont les autres qui lui ont dit de faire de la scène. Poussée par son entourage, elle décide de se lancer dans le théâtre dans son quartier de Colmar et en 1999, elle crée son premier One Woman Show, Nous avons tous la même histoire, mise en scène par Barbara Boichot et présenté au Centre Socio-culturel de Europe à Colmar, à Strasbourg et à Paris.
De Colmar à Sacrifices.
Puis, alors qu’elle travaille en parallèle en tant qu’aide médico-sociale, elle continue de monter sur scène, principalement en Alsace, et notamment au sein de la compagnie colmarienne Quartier Rose. En 2004, elle obtient son premier contrat en tant que professionnelle dans une création de Pierre Guillois, directeur depuis 2005 du Théâtre du Peuple de Bussang. Le spectacle est un succès et est repris à la saison suivante dans la programmation de l’Atelier du Rhin. Bien qu’elle se soit lancée en autodidacte, Noura Naghouche peaufine sa formation, tout en continuant la scène, par le biais de stages avec notamment, Patrick Haggiag, La Compagie Octavio, Gilbert Rouvière, Claude Buchvald et Katia Medici. C’est en 2006 que commence l’aventure Sacrifices, qui lui vaut une nomination comme révélation théâtrale aux Molières.
Pour pouvoir tenir toute seule sur scène lors du spectacle, Nouara Naghouche a besoin d’une solide préparation physique. C’est Stéphanie Chêne qui se charge de sa préparation corporelle : « Je m’occupe aussi bien de l’entraînement physique (renforcement musculaire, détente) de Nouara que de l’écriture gestuelle des spectacles, précise-t-elle. Je l’aide dans la mise en espace, pour que ce soit précis et que les gestes signifient quelque chose ».
Le texte, co-écrit avec Pierre Guillois, est un hommage aux femmes. Plein de désespoir et d’espoir, Sacrifices cherche à nous montrer notre manque d’attention aux autres, notre capacité à nous voiler la face. Le combat de femme qu’elle raconte, c’est son histoire, une histoire douloureuse, celle d’un parcours difficile et qui a quelque chose d’universel, mais qu’elle cherche à dire avec humour pour la rendre accessible. « Par ce spectacle, je veut interpeller les gens, je cherche à atteindre le citoyen qui est au fond de nous, explique-t-elle. Pour moi, interpeller les gens, c’est un rôle que la scène a vraiment à jouer ». Mais outre le message fort qu’elle cherche à faire passer, la scène, c’est aussi pour Nouara Naghouche, et peut-être avant tout, un rapport particulier avec le public, le plaisir de faire rire et de partager un moment spécial avec les autres, le temps d’un spectacle.
Quelles sont vos origines réelles ou imaginaires ?
– AA. Algérienne alsacienne…
Quel est le premier évènement artistiquement marquant de vitre vie ?
– Le bide de mon spectacle en première partie de Roger Siffert en Alsace…
En quoi aimeriez-vous vous réincanrer ?
– En chatte.
Quelles sont vos obsessions et en quoi nourrisent-elles votre travail ?
– Toujours êtres à la hauteur. Et je veux qu’on soit fier de moi, ma famille, mes amis. Cela me nourrit pour avancer.
Existe-t-il un mot, un geste, une image, un son absolu ?
– L’amour, c’est le seul mot qui relève de l’absolu.
Chloé Goudenhooft.
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