“Divorce à l’italienne” de Pietro Germi
Remettons les choses dans leur contexte : Pietro Germi est un réalisateur connu en 1962. Il a déjà reçu une floraison de prix qui ont fait de lui l’un des metteurs en scènes italiens les plus réputés, essentiellement grâce à ses drames passionnels et mélodrames sociaux. Et pourtant, on se souvient aujourd’hui de lui pour ses comédies satiriques de mœurs dont Divorce à l’italienne était le premier d’une grande lignée.
Le baron Ferdinado Cefalu est à bout. Sa femme Rosalia lui est devenue insupportable et il est éperdument amoureux de sa belle cousine Angela vivant juste en face de chez lui. Prisonnier de sa pauvre situation, il va tout faire pour concocter un « divorce à l’italienne », quitte payer un peu de sa personne…
Si ce film réussit si bien à nous captiver et à nous amuser, c’est sans conteste grâce à sa merveilleuse distribution et à ses situations aussi burlesques les unes que les autres. Commençons par le personnage principal, merveilleusement bien interprété par le génialissime Mastroianni. Avec ses tics constant à la bouche, ses yeux « cocker battu », cette façon de dénigrer les choses et d’être à la fois soigné et négligé, il a tout pour ressembler à l’Italien typique : macho, séducteur, sensuel, nerveux, dandy et éperdument amoureux. Pour s’en rendre compte, rien de mieux que cette courte scène d’introduction:
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Les autres acteurs sont tout aussi époustouflants de justesse et d’ironie comme le personnage de la femme jouée par Daniela Rocca, enlaidie comme jamais et exaspérante à souhait. Stefania Sandrelli quant à elle est magnifique avec son regard d’innocente et son superbe visage. Les autres hommes ne sont pas en reste puisqu’ils incarnent parfaitement des Italiens bougons et toujours prêts à se chamailler.
Évidemment, tous les autres ingrédients de la comédie Italienne sont réunis dans ce film comme les sujets liés à la famille et à la politique. Sans oublier en toile de fond la magnifique Sicile du mois de Juillet avec ses chaleurs constantes, ses paysages secs et arides, ses vieilles églises, Catane, et ce village perdu et abandonné du sud de l’Italie, où les hommes se regroupent entre eux pour parler uniquement de la gente féminine et des dernières rumeurs.
Enfin, la musique avec ses doux accords de mandoline accompagne une réalisation déjà sordide pour l’époque, comme nous le montre cette scène anthologique où Mastroianni rêve enfin de tuer sa femme !
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Il était donc grand temps que “Divorce à l’Italienne” revienne sur nos écrans afin de rafraîchir notre prochain été. Espérons maintenant qu’il retrouvera sa place parmi les grands films Italiens de la belle époque et qu’il sera considéré comme un de ses monuments.
Edouard Brane – http://www.cinedouard.com
Le 8 Juillet sur les écrans
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