Stacey Kent : What a Wonderful World
Elle sait se faire désirer ; son orchestre entame une introduction suave. Puis elle s’avance et remercie son public. Quelle classe, Stacey Kent. Elle arrive sur scène comme un papillon, et vient poser sa voix sur la musique aussi délicatement que le lépidoptère sur la fleur. Désormais considérée comme l’une des plus étonnantes révélations du jazz, S.Kent a longtemps chanté le « Great American Songbook » (ce répertoire de la chanson américaine des années 1920 à 1960 associé aux comédies musicales de Broadway, aux musiques de films Hollywoodiens et à la musique populaire américaine). Mais avec son nouvel album « Breakfast in the morning tram », S.Kent s’offre des chansons plus personnelles, ou le romantisme et l’amour sont toujours aussi présents (parfois même très sucrées…!). Toujours empreints de nostalgie et de mélancolie, ses morceaux sont tout l’univers de S.K.
Sur scène, c’est un intense moment d’émotion que proposent la chanteuse et son orchestre composé de son mari et producteur Jim Tomlinson au saxophone. Matt Skelton à la batterie déploie un jeu d’une grande finesse. Au piano, Graham Harvey caresse les touches, et Gilles Naturel à la contrebasse swing avec justesse.
Elle interprète les titres de son nouvel album, The Ice Hotel, So romantic, I wish I could go travelling (j’aimerais pouvoir partir voyager). Et effectivement, Stacey Kent semble adorer les voyages, les tournées, les petits déjeuner dans le tram, les photos dans le train, et regarder par la fenêtre arrière d’une limousine.
Bien entendu, elle ne résiste pas à reprendre What a Wonderful World de Louis Armstrong, et même Jardin d’Hiver d’Henry Salvador, dans une version limpide et très douce, colorée par un délicieux accent américain. Notons également pour son nouvel opus, que la chanteuse fut épaulée par le romancier Kasuo Ishiguro qui écrit pour elle.
A l’issue de son concert à la Bourse du Travail, Stacey Kent livre qu’elle adorerait venir s’installer à Lyon. Je peux vous faire visiter la ville, avec plaisir, Madame Kent…
François Vasseur
Stacey Kent, « Breakfast on the morning tram » (2009 Blue Note rec.),
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