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Boogie

28 mai 2009
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boogie

 

Boogie est un film qui  propose une réflexion sur le passé et sur la maturité. N’est-ce pas en effet  l’âge adulte que tente de fuir Bogdan, quand il décide de rejoindre ses amis du lycée, laissant pour la soirée sa femme Smaranda et son fils Adi ? Mais cette fuite des responsabilités, cette fuite de la vie adulte semble sans issue. La soirée qu’il passe est longue, ennuyeuse.

L’idée de départ amuse et l’on attend de voir avec impatience les quatre cents coups dont sont capables ce trio de vieux amis. Mais il ne se passe rien, et la déception du spectateur est à l’aune de celle de Bogdan : Boogie, comme ses amis l’appellent, Vali et Penescu n’ont finalement pas grand-chose à se dire, l’ambiance de la discothèque où ils sortent n’est rien moins que médiocre, même le kebab qu’ils mangent en partant n’est pas bon.

Alors on se demande un peu ce qu’on fait là, ce qu’on cherche à nous montrer dans ce film. Mais cette déception, ce sentiment d’ennui pesant, peut-être est-ce là précisément l’effet que souhaite produire sur nous Radu Muntean. En effet, la réalisation est simple, elle est comme épurée : des longs plans quasi-fixes montrent des scènes de vie plutôt intime; il n’y a pas de musique surajoutée, il n’y a que le son réel des scènes représentées. C’est comme si la vie, de manière brute, s’exhibait devant nous, sans fard.

 

Boogie est donc avant tout un film sur la vie. La vie avec ses bas, certes : l’impression que les choses ont leur temps, que l’insousiance de la jeunesse est passée. La vie avec ses scènes de ménages, ses incompréhensions. Mais la tonalité n’est pas triste, ni même désabusé, et c’est autour du petit Adi que chacun semble réellement retrouver le sourire, que la vie semble trouver son sens. A la fin du film, c’est un peu comme si Boogie avait grandi. Comme s’il avait eu besoin d’aller voir ailleurs pour se rendre compte, finalement, que le bonheur n’était pas si loin. Encore faut-il s’en rendre compte.

BOOGIE
Un film de Radu Muntean
Avec Dragoº Bucur, Anamaria Marinca, Mimi Brãnescu et Adrian Vãncicã
Duré : 1h42 – Roumanie – 2008

AU CINEMA LE 17 JUIN 2009

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