Paris capitale photographique 1920-1940 – Jeu de Paume
Dès le début des années 1920, Paris s’affirme comme nouveau lieu de promotion des avant-gardes et sans aucun doute, comme carrefour de la nouvelle photographie en Europe. Si la capitale française devient à l’époque ce lieu de rencontres et d’échanges pour des photographes de nationalités et d’horizons divers, c’est parce qu’elle représente alors un modèle de modernité et un espoir économique au lendemain de la Première Guerre mondiale. Mais c’est aussi et parce qu’elle s’avère être aux yeux de nombreux émigrants contraints à l’exil, un lieu de refuge pour les libertés politiques ou confessionnelles.
La photographie en France connaît ainsi une période de rayonnements individuels et collectifs. Les photographes français comme Jacques-André Boiffard, Florence Henri, Maurice Tabard, Roger Schall, Henri Cartier-Bresson, Emmanuel Sougez, Pierre Boucher et René Zuber parmi de nombreux autres, côtoient des artistes étrangers devenus parisiens par affinité ou par la force des évènements. Citons les Allemands Germaine Krull, Erwin Blumenfeld, Marianne Breslauer, Ilse Bing, les Hongrois Ergy Landau, André Kertész, Rogi André, André Steiner, François Kollar, Gisèle Freund ou Brassaï, les Russes Hoyningen-Huene, Rudomine, les Américains Man Ray et Berenice Abbott, le Belge Raoul Ubac ainsi que le Lituanien Moses Vorobeichic dit Moï Ver, etc. Longue est la liste de ces photographes-artistes, bien souvent en double rupture : expatriés rompant avec un pays, artistes d’avant-garde rompant avec une tradition.
Serait-il exagéré de parler d’une “École de Paris photographique” pour rallier sous un même terme générique une production issue de références et de pratiques diverses ? C’est cette France de l’entre-deux-guerres, ce foyer de création où se côtoient une multitude d’écoles photographiques, qui caractérisent pour l’essentiel l’exceptionnelle collection réunie par l’historien et collectionneur Christian Bouqueret. Auteur de nombreux ouvrages thématiques consacrés à l’histoire de la photographie tels que Des années folles aux années noires, la nouvelle vision en France, Histoire de la photographie en images et d’ouvrages monographiques sur Laure Albin-Guillot, Raoul Ubac, Germaine Krull, Roger Parry, René Zuber, Jean Moral…, Christian Bouqueret dévoile sa propre collection pour l’exposition qui sera présentée à l’Hôtel de Sully.
Ce projet, la première exposition d’une telle ampleur sur cette période charnière, rassemble une sélection de plus d’une centaine de vintages d’une quarantaine de photographes ayant travaillé à Paris entre 1920 et 1939 ainsi que plusieurs documents originaux (revues, livres). Elle propose un regard érudit et passionné sur la richesse formelle de cette « nouvelle vision photographique en France ».
Paris capitale photographique 1920-1940
Du 10 février au 24 mai 2009
Du mardi au vendredi, de midi à 19h
Tarifs : de 2,50 à 5 euros
Jeu de Paume
62 rue Saint-Antoine
75004 Paris
M° Saint Paul ou Bastille
Articles liés
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...