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« Stéphane Courcy di Rosa, quand la lumière se fait matière »

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Attaché au support argentique, Stéphane Courcy di Rosa utilise les aspects et spécificités des émulsions des films. Il privilégie les procédés alternatifs de la photographie et les expérimentations qui vont des appareils photo « arrangés » lors des prises de vue, aux manipulations en laboratoire.

La volonté qui guide ses prises de vue n’est pas tant de relater une réalité instantanée que de proposer une vision déformée de celle-ci. Très présente dans sa recherche autour de « l’obstruction » cette volonté donne lieu à plusieurs séries d’images plasticiennes où le graphisme prend le pas sur le réel.

L’être humain n’est que peu apparent dans ses travaux photographiques ou alors

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avec un recul suffisant pour ne distinguer que de petites formes qui se déplacent dans un espace qui semble les dépasser. Par sa propre sensibilité, il nous révèle une nouvelle dimension de l’environnement urbain et nous transporte dans une atmosphère très personnelle malgré la distance existant entre le sujet et le spectateur.

Son utilisation de la couleur, et le traitement qu’il en fait, rend légèrement irréelles des situations somme toute banales. Par son cadrage et une composition originale, Stéphane Courcy di Rosa donne une autre dimension à ces prises de vue. Elles ne sont plus simplement photographies. Elles sont le prisme par lequel la lumière va révéler l’espace au-delà de l’instant. Le luminaire passe de la dimension fonctionnelle à la sculpture de l’espace par la création d’une ambiance, d’un décor, d’une invitation au voyage.

Ce qui est intéressant c’est de voir la photographie exposée autrement. Intégrées à un lieux d’habitation, ses œuvres créent un lien entre l’image, l’espace et le spectateur. La perception de ses créations prend le temps d’être mûrie, la vision du photographe-designeur se révèle peu à peu au regard du résident-spectateur qui s’imprègne, et réinterprète l’image et l’espace au quotidien.

Le choix des photographies qu’il utilise associé au design innovant de ses « luminaires photographiques » nous poussent à une nouvelle approche du réel et de ce qui nous entoure. La vérité comme l’art est dans l’œil du spectateur. Ce n’est plus l’objet de décoration qui nous interpelle mais sa propre faculté à nous projeter dans un univers singulier : un imaginaire contemporain mêlé à une douce et séduisante étrangeté !

Vanessa Souffi

Le Meuble et l’Objet Contemporain

 

Les 16 et 17 mai 2009

 

Arcades du Théâtre de l’Odéon

 

75006 Paris

 

Métro Odéon

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