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Pascal Meunier – Les derniers bains du Caire

28 avril 2009
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Le témoignage risque fort d’accéder au statut de vestige. Depuis neuf ans, Pascal Meunier photographie les salles de bains traditionnelles du monde arabo-musulman. Entamées à Alep, en Syrie, ses pérégrinations ont enfanté une première série de clichés : Hammam (2000 / 2005). Avec Les derniers bains du Caire, Pascal Meunier s’attarde désormais sur la disparition annoncée de la pratique culturelle des bains. Les établissements, faute de clients, dépérissent, victimes de l’essor économique. Qui a permis la construction de logements plus modernes, dotés de salles de bains. Face à cette désertion, le manque de moyens et d’entretien se traduit clairement dans les tirages du photographe. Les murs craquelés rivalisent de résignation avec les carrelages fendus, et les quelques habitués semblent errer comme des âmes en peine.
Disciple du photo-journalisme, Pascal Meunier immisce son regard au plus proche de l’univers dans lequel il officie. Il reste très longtemps sur place, discute avec les gérants, les habitués, pour se fondre dans le milieu. Non sans une certaine acrobatie technique. Puisque l’environnement présente deux difficultés majeures : l’humidité, évidemment extrêmement élevée, et les lumières particulières.

 

Sérénité
L’éclairage s’avère naturel dans certaines salles. Tel un don du ciel offert par les orifices dans les parois murales. Des rais lumineux déchirent alors l’espace, lui conférant une ambiance céleste – remarquable dans Le Caire Bichri. Lorsqu’elle ne provient pas du dehors, la lumière est diffusée par des néons électriques, peints en rouge, en vert ou en bleu. Ce système tapisse les murs d’un charme surréaliste, dans une moiteur tamisée.
Pascal Meunier réalise ainsi des clichés vertueux de sérénité et de quiétude. Où le plasticien œuvre de concert avec l’historien. Ces travaux sont publiés dans Les derniers bains du Caire, paru en octobre 2008 aux éditions « Le bec en l’air ». La galerie David Guiraud en présente certains, sur une gamme allant de 400 euros (27 x 40 cm) à 1200 euros (40 x 60 cm).
Accompagnant le chant du cygne de mœurs tombées en désuétude, Pascal Meunier, avec Les derniers bains du Caire, tente de garder à flot les salles de bains pour encore quelques années.

 

Cyril Masurel

 

Jusqu’au 20 juin 2009
Du mardi au samedi, de 14h à 19h.
Information : 01 42 71 78 62

Galerie David Guiraud
5 rue du Perche
75003 Paris
Métro Rambuteau, ou Filles du Calvaire

 

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