Entrez et fermez la porte – Ciné XIII Théâtre
Entrez et fermez la porte De et mise en scène de Marie Raphaëlle Billetdoux, Avec Margaux Vallé, Léa Dauvergne, Camille Lockhart, Jeanne Monot, Armelle Abibou en alternance avec Marion Trémontels, Aurélie Noblesse, et la voix de Jacques Higelin Du 18 janvier au 30 mars 2014 Réservations : Durée : 1h15 Ciné XIII Théâtre |
Du 18 janvier au 30 mars 2014
Six formidables jeunes comédiennes tiennent tête à Jacques Higelin en voix off dans un spectacle qui mêle les affres de l’adolescence et les rêves de gloire sous la plume alerte et viscérale de Marie Billetdoux. Drôle, cynique, émouvant et d’une grande justesse. Un beau moment de théâtre. Elles sont onze, à peine sorties de l’adolescence pour les plus âgées, ce passage dans l’existence qui, s’il ne dure pas, marque de manière indélébile et conditionne les années à venir. Cette transition vers l’âge adulte où se bousculent les interrogations, s’affirment des certitudes pourtant fragiles, se fomentent des révoltes qu’on est prêt à affronter pour en découdre avec l’autorité parentale et le carcan scolaire. Pour cela, la tendre brebis fourbit ses armes, son éclatante jeunesse et son insolence juvénile qu’accompagnent des rêves de gloire et se jette dans la gueule du loup. Avec l’énergie du désespoir parfois. Avec un affront souvent bien vain. Le loup est ici un metteur en scène auditionnant pour trouver la comédienne de son prochain film. Marie Billetdoux a tissé onze portraits comme un camaïeu d’existences, précipités de vies aux multiples facettes. En quelques minutes à peine, les traits sont plus que dégrossis. La force d’écriture saisit les histoires de ces onze jeunes femmes, les ausculte, les façonne avec un sens du détail digne du documentaire. Ainsi, de la surdouée à la fille-mère, de l’amoureuse un peu fofolle à la banlieusarde paumée en quête d’un psy plus que d’un rôle, l’auteur livre la passionnante radiographie d’une jeunesse d’aujourd’hui, à la fois frondeuse et passablement abîmée. Les six comédiennes qui campent ces onze actrices en herbe ou en devenir réussissent une formidable prestation qui ferait presque oublier la voix off d’un certain Jacques Higelin dans le rôle du metteur en scène invisible aussi cynique que désabusé. Elles ont la fraîcheur de leur insolente jeunesse, une phénoménale capacité de jeu et une pugnacité sur scène qui ne trompent pas. Le défi de l’écriture de capter l’essentiel en un minimum de temps est brillamment relayé par celui de rendre crédible immédiatement un personnage à défendre en quelques minutes. Avec une telle précision dans la performance, difficile de n’en choisir qu’une. On aurait très envie de toutes les rappeler… Franck Bortelle [Crédits photographiques : © François Vila] |
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