Isabelle Huppert
Isabelle Huppert naît en 1953, à Paris, dans une fratrie de cinq enfants, d’un père pdg et d’une mère professeur d’anglais. Elle suit des cours de théâtre au Conservatoire de Versailles, puis se lance dans des études de Russe. Sa licence en poche, elle s’oriente vers le théâtre. Elle intègre la Rue Blanche puis le prestigieux Conservatoire national.
La jeune actrice amorce sa carrière sur grand écran avec Faustine et le bel été de Nina Companeez. Elle est rapidement remarquée par les plus grands et obtient un second rôle dans Les Valseuses de Bertrand Blier (1974) puis dans Dupont-Lajoie d’Yves Boisset (1975). Le grand public découvre cet espoir du cinéma français, alors qu’elle incarne le rôle de Pomme, dans La Dentellière de Claude Goretta (1977).
Sa rencontre avec Claude Chabrol, décisive, marque le début d’une longue collaboration. Le réalisateur lui confie nombre de grands rôles et sait parfaitement tirer partie de son talent. Isabelle Huppert incarne une parricide dans Violette Nozière, en 1978, rôle qui lui vaut le prix d’interprétation à Cannes. Le réalisateur exploite sa fibre tragique prononcée, à travers les différents films, Une affaire de femmes (1988), La Cérémonie (1995), Madame Bovary (1991), ou L’Ivresse du pouvoir (2006). Cette union artistique fructueuse, l’actrice remporte par deux fois la Coupe Volpi de la meilleure actrice à Venise ainsi qu’ un César.
Isabelle Huppert enchaîne les films d’auteur et s’entoure de réalisateurs de choix. Tavernier, dans Coup de torchon (1981), Godard, dans Passion (1981), Losey, dans La Truite (1982), ou encore Ferreri (Storia di Pierra, 1983) et Wajda (Les Possédés, 1988) la dirigent. Isabelle Huppert explore l’être humain dans ses facettes les plus extrêmes. Automutilatrice, dans La Pianiste de Michael Haneke (prix d’interprétation à Cannes), prostituée, dans La Vie promise d’Olivier Dahan (2002), mère incestueuse et débauchée dans Ma Mère de Christophe Honoré (2004), l’actrice qui n’a pas froid aux yeux, collectionne les rôles sulfureux et s’inscrit dans la veine du réalisme psychologique. Son jeu très cérébral, son aptitude à la suggestion, sa finesse peu commune, confèrent l’épaisseur requise à ces personnages. Isabelle Huppert s’essaye également à des rôles plus légers. Un prix d’interprétation à Berlin vient couronner sa prestation dans la comédie 8 femmes de François Ozon.
Sur les planches, la comédienne aborde, avec passion, un large répertoire, classique et contemporain. Elle excelle aussi bien dans l’interprétation de Shakespeare, Musset, Paul Claudel, que dans Yasmina Reza, Heiner Müller ou Sarah Kane. Elle est nommée à cinq reprises, à la cérémonie des Molières, notamment pour ses performances dans Médée en 2001 ou Hedda Gabler, en 2005.
En 2005, un Lion d’honneur, décerné à la Mostra de Venise, vient consacrer l’ensemble de la carrière d’Isabelle Huppert. L’actrice ne se reposera cependant jamais sur ses lauriers. Elle continue d’enchaîner les rôles avec brio. Elle s’illustre notamment dans Home ou Un barrage contre le Pacifique, en 2008, et dans le dernier Michael Haneke, Amour (2012), Palme d’or au Festival de Cannes 2012, et nommé dans cinq catégories des Oscars. En 2013, elle est à l’affiche d’Au bonheur des ogres de Nicolas Bary, Tip Top de Serge Bozon, ou encore La Religieuse de Guillaume Nicloux.
Jeanne Rolland
Théâtre
- 1971-1972 : Les Précieuses ridicules, Molière, Jean-Louis Thamin, Comédie-Française
- 1972, Champion de la faim, Franz Kafka une panthère dans une cage Daniel Benoin Théâtre Daniel-Sorano Vincennes et Festival de Shiraz-Persepolis (Iran)
- 1973 : La Véritable Histoire de Jack l’éventreur Élisabeth Huppert Caroline Huppert Café-théâtre Le Sélénite (Paris)
- 1973 : L’Avare, Molière, Georges Werler
- 1973 : Viendra-t-il un autre été ?, Jean-Jacques Varoujean, Jacques Spiesser, Petit Odéon
- 1974 : Pour qui sonne le glas, Ernest Hemingway, Robert Hossein, Comédie de Reims
- 1975 : Voyage autour de ma marmite, Eugène Labiche, Caroline Huppert, théâtre Essaïon
- 1977 : On ne badine pas avec l’amour, Alfred de Musset, Camille, Caroline Huppert, théâtre des Bouffes du Nord
- 1989 : Un mois à la campagne, Ivan Tourgueniev, Natalia Petrovna, Bernard Murat, théâtre Édouard VII
- 1991 : Mesure pour mesure, William Shakespeare, Isabella, Peter Zadek, Odéon-Théâtre de l’Europe
- 1992 : Jeanne au bûcher, Paul Claudel et Arthur Honegger, Jeanne d’Arc , Claude Régy, Opéra Bastille
- 1993-1995, Orlando, Virginia Woolf, Orlando, Bob Wilson, Théâtre Vidy-Lausanne, Odéon-Théâtre de l’Europe
- 1996 : Mary Stuart, Friedrich Schiller, Mary Stuart, Howard Davies, Royal National Theatre à Londres
- 2000-2001 : Médée, Euripide, Médée, Jacques Lassalle, Festival d’Avignon, Odéon-Théâtre de l’Europe
- 2002-2003 : Psychose, Sarah Kane, Claude Régy, théâtre des Bouffes du Nord
- 2003 : Jeanne au bûcher, Paul Claudel et Arthur Honegger, Luís Miguel Cintra Sao Carlos, National Theater Lisbonne
- 2005 : Hedda Gabler, Henrik Ibsen, Hedda Gabler, Éric Lacascade, Odéon-Théâtre de l’Europe Ateliers Berthier
- 2005 : Psychose, Sarah Kane , Claude Régy tournée Montpellier (Théâtre des Treize Vents), Los Angeles (UCLA), New York (Brooklyn Academy of Music), Montréal (Usine C), Berlin, Milan
- 2006-2007 : Quartett, Heiner Müller, Madame de Merteuil , Bob Wilson, Odéon-Théâtre de l’Europe
- 2008 : Le Dieu du carnage, Yasmina Reza,Véronique Houillé, Yasmina Reza, Théâtre Antoine
- 2009 : Quartett, Heiner Müller, Madame de Merteuil, Bob Wilson, tournée Sao Paulo, Porto Alegre et New York (Brooklyn Academy of Music)
- 2010-2012 : Un tramway, d’après Un tramway nommé Désir,Tennessee Williams, Blanche DuBois, Krzysztof Warlikowski, Odéon-Théâtre de l’Europe
- 2013 : Les Bonnes, Jean Genet, Benedict Andrews Sydney, avec la Sydney Theatre Company, dont Cate Blanchett
- 2014 : Les Fausses Confidences, Marivaux, Odéon-Théâtre de l’Europe
Films (sélection)
- Les Valseuses, Bertrand Blier , 1974
- Dupont Lajoie, Yves Boisset, 1975
- Docteur Françoise Gailland, Jean-Louis Bertucelli, 1976
- La Dentellière, Claude Goretta, 1977
- Violette Nozière, Claude Chabrol, 1978
- Coup de torchon, Bertrand Tavernier, 1981
- Coup de foudre, Diane Kurys , 1983
- La Femme de mon pote, Bertrand Blier, 1983
- Madame Bovary, Claude Chabrol, 1991
- La Cérémonie, Claude Chabrol, 1995
- 8 Femmes, François Ozon, 2002
- Les Sœurs fâchées, Alexandra Leclère, 2004
- L’Ivresse du pouvoir, Claude Chabrol, 2006
Citations :
- « Les autres nous fascinent parce qu’ils ont l’air plus vrais. » (La vengeance d’une femme)
- « Être actrice, c’est avant tout faire l’apprentissage de sa liberté. » (Studio Magazine, Septembre 2002)
- « On ne devient pas actrice, on naît actrice. » (Studio Magazine, Septembre 2002)
- « Jouer, c’est organique. »
- « Le cinéma est un art beaucoup plus périssable que les pyramides. »
- « Est-ce que ce n’est pas le moyen le plus sûr de s’échapper que d’être vue, en vue très souvent ? » (Evene.fr, janvier 2006)
- « Après avoir joué au théâtre, la vie quotidienne paraît plutôt banale. » (Evene.fr, Janvier 2006)
- « Aucun moment de cinéma ne vaut un moment de vie. » (Isabelle Huppert)
[Visuel : Tapis Rouge avec Isabelle Huppert pour le film en compétition : White Material. 66ème Festival du Cinéma de Venise (Mostra), 5ème jour (06/09/2009). 6 september 2009. Source : 66ème Festival de Venise (Mostra). Auteur : Nicolas Genin from Paris, France. This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 Generic license]
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