Pierre. Ciseaux. Papier. Un collage théâtral
Pierre. Ciseaux. Papier. De Clémence Weill Mise en scène de Laurent Brethome Avec Benoît Guibert, Julie Recoing, Thomas Rortais Musicien Benjamin Furbacco Jusqu’au 14 mai à 18h30 Relàche les lundis, dimanches et jeudi 5 mai Tarifs : de 12€ à 31€ Réservations par tél : 01 44 95 98 21 Durée : 1h30 Théâtre du Rond-Point |
![]() Dans une partition mordante, trois protagonistes qui parlent sans se regarder croisent leurs existences comme trois fragments d’une image mentale de l’homme d’aujourd’hui, dont les morceaux s’assemblent. A la fin de la pièce, un des personnages apparaitra tenant à la main un tableau composé de collages et suscitant une étrange frénésie. Cette matérialisation vient indirectement souligner la composition ludique que déroule la pièce. Car d’entrée de jeu, le spectateur est non pas plongé dans une situation faite de dialogues mais confronté à une installation vivante, incarnée par un homme d’âge mûr, un homme beaucoup plus jeune et entre les deux une femme entre 30 et 40 ans est-il précisé. Chacun est assis dans un haut et large fauteuil de cuir et s’adresse par de longues logorrhées au public. La parole de l’un agit néanmoins subrepticement sur l’autre, dont seule la position sur son fauteuil semble s’adapter de façon aléatoire au discours entendu. Disposant de micros, tous trois laissent fuser entre les apparents monologues, des phrases incisives et drôles, qui jaillissent tels des jets verbaux qui viennent se disposer presque par hasard dans le flot de texte. A travers cette dramaturgie où se juxtaposent des sortes de cases psychiques, une dissection se tisse, les mots venant couper dans l’espace mental et les phrases décalées se jetant comme des pierres dans un parterre d’existences désordonnées. Sur le plateau aux airs de ring sous lumière rouge tamisée, chacun finalement parle de l’autre ou des deux autres, dévoile son psychisme ou ses tranches de vie. Au fil de cette mise en miroirs discrète, des liens opèrent lentement, des rapprochements se font comme si, à force de découper, dérouler et déplacer, on assistait à la réalisation d’un large tableau fait de bribes collées presque par hasard et finalement évocatrices d’une humanité d’aujourd’hui.
Emilie Darlier [Crédit photos : ©Philippe Bertheau] |
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