Laetitia Casta irradie dans “Scènes de la vie conjugale”
Scènes de la vie conjugale D’Ingmar Bergman, adaptation de Jacques Fieschi et Safy Nebbou Mise en scène de Safy Nebbou Avec Laetitia Casta et Raphaël Personnaz Du mardi au samedi à 21h Tarifs : de 10 à 42 € Réservation en ligne Durée : 1h30 Théâtre de l’Œuvre M° Place de Clichy |
![]() L’auteur et réalisateur Safy Nebbou met en scène Laetitia Casta et Raphaël Personnaz dans le scénario qu’Ingmar Bergman avait réalisé en 1973. Le bilan sans concession fait par un couple après 10 ans de mariage, avec des mots qui agissent comme des coups de griffe ou des caresses. Quand le cinéma s’invite au théâtre avec deux stars du cinéma au ralenti des émotions au fil du rasoir. Qu’est-ce qu’un couple ? En réponse à cette question qui taraude chacun de nous encore aujourd’hui, le réalisateur suédois Ingmar Bergman avait écrit pour la télévision six épisodes d’une fresque conjugale qui s’inspirait en partie de sa vie commune avec l’actrice Liv Ullmann. Face à eux-mêmes et dans le huis clos de leur maison, Marianne et Johan s’interrogent sur leur couple, jusqu’à se dire leurs quatre vérités. Derrière le confort apparent de leur vie familiale et sociale, Marianne admet sa fragilité et Johan esquive les questions. Ils sont jeunes et beaux, mais ils se révèlent insatisfaits. Jusqu’au jour où Johan avoue à Marianne qu’il est amoureux d’une autre femme et qu’il va la quitter. Le monde s’effondre pour Marianne, qui doit se reconstruire. L’insatisfaction chronique, la quête de réalisation narcissique, l’attrait du confort matériel sont des aspects aujourd’hui plus présents que jamais. Dans le même temps, on n’a jamais autant divorcé dans les grandes villes et le mariage pour la vie est devenu presque une chimère. On accorde très souvent beaucoup plus de place à la réalisation individuelle qu’à celle du couple ou de la famille dans un monde toujours plus mobile. Dans une pièce baignée d’une lumière automnale et chaude, deux blocs de bois rectangulaires, design austère et nordique, feront office de lit et de sofa conjugal. La mise en scène nous fait observer le couple de face, animaux en situation de guet et d’observation, comme dans un laboratoire. Laetitia Casta, sobrissime, pull rose pastel et pantalon beige, est une Marianne qui démarre la pièce tout en retenue et en finesse. Son jeu, d’une impeccable précision, tout en observation et dans l’écoute, exprime l’attente d’une femme qui vit dans le regard de son époux. Peu à peu, au fil de renoncements et de déchirures, elle se métamorphosera, laissant exploser sa sensualité, sa sexualité et son autorité. Il est d’ailleurs beaucoup question de sexualité dans ces échanges, souvent à bâtons rompus ou striés de silences. Une sexualité que l’on cache ou que l’on exhibe comme un trophée du couple. Dans le rôle de Johan, Raphaël Personnaz prend progressivement possession de son personnage avec le mystère qui l’accompagne. Imbu de lui-même, presque brutal, il n’apparaît pas à première vue très sympathique, mais son histoire d’amour va révéler ses failles : ce sont celles d’un garçon qui n’a pas fini de grandir et dont la confiance, la maturité manquent cruellement. Les deux comédiens s’accordent parfaitement dans ce jeu électrique et félin, avec leurs regards bleus qui jugent et déshabillent l’autre. Deux beaux acteurs pour nous raconter l’histoire d’un couple. Hélène Kuttner [Photos © Dominique Issermann] |
Articles liés

Christinia Rosmini en concert à la Divine Comédie
Artiste méditerranéenne aux origines espagnoles, corses, et italiennes, nourrie de flamenco, de musiques sud-américaines, orientales, indiennes… et de Chanson française, Christina Rosmini a mis au monde un univers artistique qui lui ressemble. Dans INTI, (Dieu du Soleil chez les...

“GRAFFITI X GEORGES MATHIEU”, avec JonOne, Lek & Sowat, Nassyo, Camille Gendron et Matt Zerfa à la Monnaie de Paris
En parallèle de l’exposition monographique des salons historiques, La Monnaie de Paris a souhaité montrer les échos de l’œuvre de Georges Mathieu dans les pratiques et les gestes artistiques de l’art urbain en invitant des artistes du graffiti de...

“Voltige” : le nouveau single du pianiste virtuose indie pop Mathis Akengin
Dès son plus jeune âge, Mathis Akengin a développé un lien profond avec le piano, ce qui l’a conduit à un parcours musical éclectique. Après des années de formation classique, il a élargi ses horizons au blues-rock, à la world-soul et au jazz, collaborant avec...