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Winx Club, l’aventure magique 3D

7 avril 2011
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Attention, danger !! Rien ne va plus à l’école de Magix, depuis que la fée Bloom l’a quittée. Aux prises avec les Trix, les méchantes sorcières, les Winx ont bien du mal à s’occuper de leur manucure, tandis que Bloom devenue princesse de Domino, croule sous l’étiquette, et ne peut plus épouser son bel et blond Sky. Bref, beaucoup de problèmes en perspective. Heureusement, les filles se retrouvent et repartent vers de nouvelles aventures, pour sauver l’équilibre de la dimension magique, menacé par les méchantes sorcières ancestrales.

Si au début vous ne comprenez rien, rassurez-vous, tout cela est normal. Cela fait sept ans que les fées du Winx Club sévissent sur les écrans sous forme de série télévisée, émerveillant nos têtes blondes par leur univers ultra sirupeux et girly. Un premier volet de leurs aventures, Le secret du royaume perdu, a vu le jour depuis, ainsi qu’une comédie musicale itinérante, un jeu en ligne, et bien entendu, les moult produits dérivés qui en découlent. Autant vous dire, qu’au sein de ce plan de carrière millimétré, le hasard, la magie et la poésie tiennent bien peu de place, et que si vous avez réussi à échapper au phénomène, cela tient presque du miracle.
L’enjeu de présent opus est donc de se démarquer du reste de la production en mettant en avant l’aspect 3D. Malheureusement, à ce niveau, l’effet est assez raté, malgré les autocongratulations du studio italien Rainbow SpA qui se dit « fier » de cette prouesse technique.

Passons au film en lui-même. À première vue, rien de bien méchant, des couleurs ultra saturées, des ailes de fées diaphanes, des jambes maxi-longues et maigres à faire pâlir Kate Moss, des méchantes méga référencées et outrées, laides et mesquines, une fée blonde plus superficielle que les autres, un discours de la « positive attitude » : « Oui tu peux/dois faire ce que tu veux »… On aurait envie de se laisser transporter dans ce monde, avec un scénario super simpliste mais protéiné, punchy, avec des péripéties sympathiques et un final assez bien troussé.

Sauf que…

Sauf que, lorsqu’on dépasse les apparences, et que l’on se dit que ceci est censé faire rêver les petites filles et futures femmes, cela remet les yeux en face des trous. Les Winx ont bien entendu chacune une spécialité, une symbolique qui leur est propre, mais elles n’existent principalement qu’en groupe, à l’exception de Bloom, dont le but est de se faire épouser par Sky. Lorsque ces deux-là chevauchent ensemble, Bloom est bien entendu toujours en croupe, et s’efface au profit de son cavalier « servant ». L’acmé de ce principe effarant (faire un film de filles où elles sont caricaturées et renvoyées aux clichés de base, maquillage, mode, humour innocent) est atteint lors d’un séjour à Gardenia, l’ancien domicile de Bloom, où elle ignorait alors être dotée de pouvoirs magiques, élevée au sein d’une famille adoptive. Toutes les fées étant contraintes de laver la maison, on entend alors l’une d’elle regretter de disposer en temps normal de pouvoirs magiques, car elle ne peut savourer le fait d’avoir fait le ménage « par elle-même ». Et une autre de renchérir à quel point il est effectivement gratifiant de disposer d’un foyer propre le soir.

Winx Club, l’aventure magique en 3D peut être donc montrés à des enfants, mais avec des réserves, en leur expliquant que la magie n’existe pas forcément, mais que l’accomplissement de soi-même, si. Et pas par le ménage.

Mathilde de Beaune

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