Rush – film de Ron Howard
1975 : Niki Lauda, l’antipathique mais génial Autrichien, est sacré champion du monde. Face à lui, dans la prochaine saison qui s’annonce, le solaire James Hunt, chéri de ses dames, grande gueule, excentrique, risque-tout. Le film retrace le début de leur haine/amitié, jusqu’à l’affrontement de 1976, d’où un seul sortira champion du monde.
Qualité de réalisation, scénariste au top (Peter Morgan, auteur de The Queen, Le Dernier roi d’Ecosse, Skyfall..), pitch génialissime, casting précis : sur la papier Rush est alléchant. Sur l’écran aussi. Même les réfractaires aux pistons-soupapes y trouveront leur compte, tant la rivalité des pilotes constituent la matière même du film. Daniel Brühl livre comme d’habitude un travail d’acting très sérieux et investi, se chargeant d’un râtelier disgracieux mais au plus proche du physique de Niki Lauda (ceux qui l’aimaient bien l’appelaient « L’Ordinateur ». Les autres, « Le Rat »). Il parvient à créer un personnage à la fois exaspérant, brillant, asocial et drôle, jusqu’à l’héroïsme. Face à lui, Chris Hemworth, injustement condamné aux rôles de bellâtre, incarne très justement l’ovni James Hunt, aventurier, lunatique, charmeur, jouisseur. Les seconds rôles féminins, Olivia Wilde et Alexandra Maria Lara tiennent très bien le choc.
Le rythme de ce film, très serré et progressif, monte en puissance dans le dernier quart. On vous respecte trop pour spoiler, les fans de Formule 1 connaissent l’histoire, les autres ne se priveront pas de découvrir une légende du sport mécanique, et du sport tout court. On peut vous assurer que personne ne sera déçu.
Seul bémol à noter (mais caractéristique du travail de Ron Howard) : une certaine paresse de réalisation. Le film dure certes plus de deux heures, mais très honnêtement, on pourrait rajouter facilement une bonne demi-heure, sans s’ennuyer. La frustration peut se révéler tangible lorsqu’on sait que la première vraie course débute à 1h20 du film, et qu’on aura vécu, jusque là, uniquement des résumés de courses. Certes, l’histoire est centrée sur la relation des deux hommes, mais Ron Howard n’étant pas le fin psychologue qu’il souhaiterait être, il aurait peut être été plus judicieux de se plonger dans la technique, de mettre les mains dans le cambouis et de concocter un vrai film de Formule 1 pur et dur. Mais ne boudons pas notre plaisir ; Rush demeure un excellent film, nerveux, chargé d’adrénaline, et surtout, surtout : il dépasse facilement la 6ème vitesse.
Mathilde de Beaune
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BAFTA Awards 2014 (16 février)
- 4 nominations : Meilleur film britannique de l’année, Meilleur acteur dans un second rôle, Meilleur son et Meilleur montage
Screen Actors Guild Awards 2014 (18 janvier)
- 2 nominations : Meilleur acteur dans un second rôle et Meilleure équipe de cascadeurs dans un film
Golden Globes 2014 (le 12 janvier)
- 2 nomimations : Meilleur film dramatique et Meilleur acteur dans un second rôle
Festival du Cinéma Américain de Deauville 2013 (du 30 août au 8 septembre)
- Nommé Premières – Hors compétition
Rush
De Ron Howard
Avec Daniel Brühl, Chrids Hemworth, Olivia Wilde et Alexandra Maria Lara
Durée : 123 min.
A découvrir sur Artistik Rezo :
– les films à voir en 2013
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