Pantonio – interview
Pantonio – Exodus Jusqu’au 20 mars 2014 Galerie Itinerrance |
![]() Vous avez beaucoup créé dans la rue. J’ai commencé par un travail d’intervention très direct dans la rue. La rue permet de jouer beaucoup avec les lieux, les espaces… L’humour était très important dans ma démarche. Mais il s’agit aussi de respecter ce qui existe. C’est nécessaire de ne pas craindre de prendre son propre espace, mais dans le respect. Je passe rarement plus de quelques jours à peindre quelque chose dans la rue, mais cela reste ensuite beaucoup plus longtemps pour les habitants du lieu !
Ces animaux prennent de plus en plus de place. Ils représentent des personnes. Je choisis des espèces que j’aime : tortues, baleines… La baleine est un voyageur lent, calme, tranquille, après toute cette folie incarnée par la population des lapins ! Elle porte un message pacifique, positif. Il y a une forme de Ying et de Yang, d’équilibre entre des énergies contraires quand je choisis de faire coexister des animaux aussi différents. Les animaux sont une bonne image de la violence de la société.
Nous sommes tous connectés. Comme artiste, je suis un produit de la société. Je me sens petit. Je sais que je ne peux pas changer grand-chose à ce monde délirant. Il y a des révolutions, des exodes, une confusion générale. C’est dans cette confusion que je travaille. Je suis quelqu’un de très facilement négatif et noir. Je viens de l’archipel des Açores. Et je suis moi-même une île fermée. Mais j’ai appris à changer, à apprendre à m’offrir moi-même au monde. A comprendre que j’étais aussi un lapin parmi la foule des autres… D’où vient ce bleu et noir qui est un peu devenu votre signature ? J’espère que, malgré tout, ce n’est pas une signature, j’espère changer… Je me suis rendu compte tardivement que ces couleurs rappelaient celles de mon île… Il y a là-bas beaucoup de rocs très noirs, le bleu de la mer et une lumière très présente. Mais je ne veux pas m’enfermer dans un sujet, une couleur. J’ai envie d’aller vers d’autres couleurs, chaudes, froides… L’élasticité mentale est nécessaire. Sophie Pujas [Visuels : Courtesy de la Galerie Itinerrance ©Pantonio ; Pantonio à la Tour 13 ©Emmanuel FMR ] |
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