0 Shares 5506 Views

Pantonio – interview

7 mars 2014
5506 Vues
panto

Pantonio – Exodus

Jusqu’au 20 mars 2014
Du mercredi au samedi de 14h à 19h

Galerie Itinerrance
7, rue René Goscinny
75013 Paris
M° Bibliothèque François Mitterrand

www.itinerrance.fr

Pantonio - interviewLapins, poissons, tortues… Les créatures élégantes, insaisissables et jaillissantes de Pantonio naviguent de la rue aux toiles. Rencontre.

Vous avez beaucoup créé dans la rue.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce type de travail ?

J’ai commencé par un travail d’intervention très direct dans la rue. La rue permet de jouer beaucoup avec les lieux, les espaces… L’humour était très important dans ma démarche. Mais il s’agit aussi de respecter ce qui existe. C’est nécessaire de ne pas craindre de prendre son propre espace, mais dans le respect. Je passe rarement plus de quelques jours à peindre quelque chose dans la rue, mais cela reste ensuite beaucoup plus longtemps pour les habitants du lieu !

Pantonio - interviewPourquoi ce bestiaire, que vous avez décliné dans la rue aussi bien que sur toile ?

Ces animaux prennent de plus en plus de place. Ils représentent des personnes. Je choisis des espèces que j’aime : tortues, baleines… La baleine est un voyageur lent, calme, tranquille, après toute cette folie incarnée par la population des lapins ! Elle porte un message pacifique, positif. Il y a une forme de Ying et de Yang, d’équilibre entre des énergies contraires quand je choisis de faire coexister des animaux aussi différents. Les animaux sont une bonne image de la violence de la société.

Pantonio - interviewMais en quoi ?

Nous sommes tous connectés. Comme artiste, je suis un produit de la société. Je me sens petit. Je sais que je ne peux pas changer grand-chose à ce monde délirant. Il y a des révolutions, des exodes, une confusion générale. C’est dans cette confusion que je travaille. Je suis quelqu’un de très facilement négatif et noir. Je viens de l’archipel des Açores. Et je suis moi-même une île fermée. Mais j’ai appris à changer, à apprendre à m’offrir moi-même au monde. A comprendre que j’étais aussi un lapin parmi la foule des autres…

D’où vient ce bleu et noir qui est un peu devenu votre signature ?

J’espère que, malgré tout, ce n’est pas une signature, j’espère changer… Je me suis rendu compte tardivement que ces couleurs rappelaient celles de mon île… Il y a là-bas beaucoup de rocs très noirs, le bleu de la mer et une lumière très présente. Mais je ne veux pas m’enfermer dans un sujet, une couleur. J’ai envie d’aller vers d’autres couleurs, chaudes, froides… L’élasticité mentale est nécessaire.

Sophie Pujas

[Visuels : Courtesy de la Galerie Itinerrance ©Pantonio ; Pantonio à la Tour 13 ©Emmanuel FMR ]

Articles liés

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Spectacle
342 vues

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet

Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
99 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
97 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...