Dans L’arène de Picasso – Château de Vauvenargues
Pénétrer la dernière demeure de Picasso est un moment émouvant et solennel. À son image, le château est simple mais majestueux. La présence du peintre investit le château, comme une ombre qui le recouvre. On se sent petit, humble. Alors on marche à pas silencieux, par peur de le déranger.
On entre dans la « pinède » du château qui fait face à la montagne Sainte Victoire. C’était son jardin. Aujourd’hui à cet endroit, il y a le théâtre à ciel ouvert qui accueillera bientôt artistes et spectateurs pour célébrer sa mémoire.
Il existe de nombreux écrits autour de Pablo Picasso : réflexions passionnées, études raisonnées, biographies méticuleuses, tentatives d’analyses critiques, récit haineux…. L’homme nous intéresse autant que son oeuvre : génie abondant, artiste total, solitaire, obsédé par la forme, hanté par les femmes, homme engagé, stratège, homme contradictoire. Contrairement à nous qui évoluons peut-être trop sagement dans la société, Picasso était libre, détaché de tout, hors normes, hors codes. Il nous bouleverse, nous obligeant à réfléchir, à rompre avec nos habitudes en regardant et en appréhendant notre existence différemment.
Trois personnages sont mis en scène : « Picasso dit », « Picasso pense » et « la troisième voix ». Plus précisément, Le premier lit des propos que Pablo Picasso a tenu lors de diverses interviews. Le deuxième, lui, lit une interprétation des auteurs de la pensée de Pablo Picasso. Et enfin, « La troisième voix » lit des textes d’autres auteurs, suggérant ainsi des résonances aux propos du peintre.
Ce montage de texte est le fruit d’un travail d’appropriation, de réflexion, et enfin d’agencement d’un certain nombre d’écrits sur l’artiste. Sans oublier un travail d’interprétation rendu nécessaire par la présence de nombreuses zones d’ombres le concernant.
Le château de Vauvenargues
Le château de Vauvenargues appartient à Catherine Hutin, fille de Jacqueline Picasso, la dernière épouse du peintre. L’histoire du château et de ses différents propriétaires reste intimement attachée à l’histoire de la Provence. La présence forte et unique d’un des plus grands génies de l’art occidental, Pablo Picasso, scelle définitivement l’histoire d’un lieu d’exception.
Certainement un des plus beaux châteaux de Provence et de la région aixoise, sur son piton rocheux, au pied de la Sainte-Victoire, avec ses remparts conservés et ses belles proportions du XVIIe siècle, dans un style rustique sévère, il bénéficie d’un environnement naturel et végétal heureusement préservé.
Quelques extraits
« Ce qui nous intéresse, c’est le drame de l’homme. Le reste est faux. »
« Je ne fais jamais un tableau comme une oeuvre d’art. Parmi les différents péchés dont on m’accuse, aucun n’est plus faux que celui d’avoir, en tant qu’objectif premier de mon travail l’esprit de recherche. »
« En art, les intentions ne suffisent pas et, comme nous disons en espagnol, l’amour doit être prouvé par des faits, et non par des paroles ».
« Tout le monde veut comprendre la peinture, pourquoi n’essaie t’on pas de comprendre le chant des oiseaux, pourquoi aime t-on une nuit, une fleur, tous ce qui entoure l’homme sans chercher à les comprendre ?”
« J’en suis arrivé au moment, où le mouvement de ma pensée m’intéresse plus que ma pensée elle même. »
« Pour mon malheur et pour ma joie peut être, je place les chose selon mes amours. Je mets dans mes tableaux tout ce que j’aime. Tant pis pour les choses, elle n’ont qu’a s’arranger entre elles. »
« Pendant les jours de la libération, j’étais à mon balcon au moment où crépitaient les coups de feu. Des hommes tiraient des toits, d’autres hommes tiraient de la rue. Et comme je ne voulais pas être au milieu, j’ai choisi. »
Dans L’arène de Picasso
Montage des textes et Mise en scène : Nicolas Di Manbro et Arnaud Charrin
Les comédiens : Jaques Weber, Myriam Boyer, Abd Al Malik, Loic Corbery, Oxmo Puccino, Eric Ruf, Florence Viala, Michel Vuillermoz, Jacques Frantz Xavier Gallais Niels Arestrup Christophe Malavoy Denis Podalydes, Francis Huster, Dominique Pinon et Arnaud Charrin.
Les musiciens : Marcello Giulliani, Erik Truffaz, Romain Coltier, Thibault Chevaillier, Marco Beacco
Programmation
- 25 juillet : Christophe Malavoy, Xavier Gallais et Arnaud Charrin. Musique : Marco Beacco.
- 26 juillet : Christophe Malavoy, Xavier Gallais et Arnaud Charrin. Musique : Marco Beacco.
- 27 juillet : Francis Huster, Xavier Gallais et Arnaud Charrin. Musique : Marco Beacco.
- 28 juillet : Myriam Boyer, Abd Al Malik et Arnaud Charrin. Musique : Marco Beacco.
- 29 juillet : Myriam Boyer, Abd Al Malik et Arnaud Charrin. Musique : Marco Beacco.
- 30 juillet : Denis Podalydes, Loic Corbery et Arnaud Charrin. Musique : Marco Beacco.
- 31 juillet : Oxmo Puccino, Loic Corbery et Arnaud Charrin. Musique : Marco Beacco.
- 1er août : Oxmo Puccino, Loic Corbery et Arnaud Charrin. Musique : Erik Truffaz et Marcello Guilliani.
- 2 août : Niels Arestrup, Jacques Weber et Arnaud Charrin. Musique : Erik Truffaz et Marcello Guilliani.
- 3 août : Niels Arestrup, Jacques Weber et Arnaud Charrin. Musique : Erik Truffaz et Marcello Guilliani.
- 4 août : Niels Arestrup, Michel Vuillermoz et Arnaud Charrin. Musique : Erik Truffaz et Marcello Guilliani.
- 5 août : Eric Ruf, Michel Vuillermoz et Arnaud Charrin. Musique : Erik Truffaz et Marcello Guilliani.
- 6 août : Florence Viala, Michel Vuillermoz et Arnaud Charrin. Musique : Thibault Chevaillier et Romain Coltier.
- 7 août : Eric Ruf, Jacques Frantz et Arnaud Charrin. Musique : Thibault Chevaillier et Romain Coltier.
- 8 août : Dominique Pinon, Jacques Frantz et Arnaud Charrin. Musique : Thibault Chevaillier et Romain Coltier.
- 9 août : Dominique Pinon, Jacques Frantz et Arnaud Charrin. Musique : Thibault Chevaillier et Romain Coltier.
- 10 août : Nicolas Di Mambro, Jacques Weber et Arnaud Charrin. Musique : Thibault Chevaillier et Romain Coltier.
En savoir plus :
www.chateau-vauvenargues.com
Articles liés

“L’Île des Rêves”, la nouvelle comédie musicale à voir en avril au 13e art
Au fil de ses rêves lucides, William Arribart se laisse emporter dans un univers imaginaire et merveilleux. Chaque nuit, il y trouve refuge, fuyant un monde réel où il ne se sent pas à sa place. Il s’invente alors...

“Lopakhine danse à Paris” sur la scène de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Lopakhine danse à… Laval, Saint-Denis, Vire, Granville, Carro, Paris… est un solo mis en scène par Liza Machover pour un comédien danseur : Julien Moreau. Il y est question d’émancipation, de famille, de rencontre avec l’art, de breakdance, de...

Le Festival Woke (ça va bien se passer) au Théâtre 14 du 1er au 11 avril !
Porter en soi la différence. Être homosexuel.le, racisé.e, femme, trans. Porter dans la composition même de son corps une identité que d’autres nomment « à part ». Ne pas pouvoir la cacher, la changer, la dissimuler. Être classé, malgré...